Fidèle de la première heure, Christophe Castaner se voit confier le porte-parolat du gouvernement et les relations avec le Parlement, une nomination à valeur de symbole pour cet élu du Sud-Est peu connu du grand public qui incarne la recomposition politique prônée par Emmanuel Macron. Porte-parole du candidat d'En Marche!, le député des Alpes-de-Haute-Provence avait fait savoir ces derniers jours qu'il était disponible pour rejoindre le gouvernement du juppéiste Edouard Philippe.
L'appel aura été entendu. Après 30 ans passés au Parti socialiste, le maire de Forcalquier a officiellement coupé les ponts avec la rue de Solferino le 6 mars dernier en annonçant qu'il suspendait son appartenance au parti et qu'il apportait son parrainage à Emmanuel Macron. "Depuis plus de 30 ans que je suis militant au Parti socialiste, je vis quotidiennement nos forces, nos réussites mais aussi nos faiblesses", a-t-il souligné dans une lettre adressée à l'époque à Jean-Christophe Cambadélis.
"Depuis plus de 30 ans, je vis, hélas, nos échecs collectifs, notamment contre le chômage de masse ou les difficultés pour réussir l'intégration. Depuis plus de 30 ans, je vois notre Parti socialiste se replier sur lui-même et vieillir doucement". A 51 ans, Christophe Castaner explique "être tombé" amoureux d'Emmanuel Macron, "une personne de cette gentillesse, de cette intelligence, de cette agilité, on en rencontre une fois dans sa vie." "J’étais déjà sur une ligne sociale-démocrate rocardienne, le rapprochement a été facile", ajoute-t-il dans un entretien à La Croix début mai.
En décembre 2015, lors des élections régionales, il s'était fait connaitre au niveau national en se désistant au second tour au profit de Christian Estrosi (Les Républicains) pour faire barrage à Marion Maréchal-Le Pen (Front national) arrivée en tête. "Pour certains, je suis alors devenu le traître, le salaud", se souvient-il, dans les colonnes du quotidien catholique. "J’étais face aux mêmes gens qui, dans l’entre-deux-tours, ont fait l’amalgame entre Macron et Le Pen." Proche d'Emmanuel Macron, il expliquait en octobre au Dauphiné qu'il l'accompagnait, le conseillait et "l'engueulait" quand il le fallait. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)
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