Inédit. Un ancien membre des services secrets nord-coréens s'est confessé au Daily Telegraph. Ses révélations expliquent l'excessive paranoïa de Kim Jong-un née des nombreux attentats déjoués contre son père, Kim Jong-il. Tireur isolé, camion-bélier ou encore tirs de missiles, les tentatives d'éliminer feu le dictateur coréen ont été aussi nombreuses qu'infructueuses.De la Corée du Nord, nous ne connaissons rien. Ou si peu, et encore, par le prisme des médias contrôlés par l'Etat. Dans une interview exceptionnelle accordée au Daily Telegraph, un homme, surnommé "Monsieur K", ancien membre des services secrets de l'un des pays les plus isolés au monde, lève un coin du voile sur les arcanes d'un pouvoir cadenassé par Kim Jong-un.
Ruse
Sa méfiance maladive proviendrait des nombreuses tentatives d'assassinats dont son père, Kim Jong-il, fut la cible durant ses années à la tête du pays, soit entre 1994 et décembre 2011. On apprend qu'un tireur isolé a été arrêté alors qu'il s'apprêtait à abattre le dictateur. Un peu plus tard (les dates de ces événements ne sont pas communiquées), c'est un camion-bélier de vingt tonnes qui s'en est pris au convoi présidentiel, mais a heurté le mauvais véhicule. Rusé, Kim Jong-il était monté à bord d'une voiture inhabituelle.
Deux autres complots furent fomentés par des membres de l'armée nord-coréenne. Entraînés et implantés à Moscou, ceux-ci avaient emportés du matériel de pointe russe. L'idée était de faire exploser le consulat de Russie, basé dans la ville portuaire de Chongjin, et de faire porter le chapeau à Kim Jong-il dans l'optique d'entraîner une attaque de la Russie. MissilesVisiblement, les opposants au régime étaient prêts à tout pour s'emparer du pouvoir, la garde rapprochée de Kim Jong-il ayant mis à jour à Pyongyang un arsenal de missiles destinés à s'abattre sur les bâtiments du parti des travailleurs de Corée.
Vu le mystère qui entoure le pays, les propos de Mr K, en exil depuis 2005, sont difficilement vérifiables. Mais le Daily Telegraph est parvenu à faire un parallèle entre ses dires et l'arrestation en 1994 d'étudiants, formés en Russie, et une fusillade, en 1997, dans une base nord-coréenne prise d'assaut par des militaires venus arrêter des présumés comploteurs. Pour le reste, le doute subsiste. Dennis Rodman fouillé?Ces multiples tentatives d'attentat pourraient expliquer l'extrême méfiance du nouveau leader nord-coréen. Une vigilance exprimée par l'exécution l'an dernier pour trahison de son oncle, Chang Song-taek, et des membres de sa famille.
Désormais, même les proches de Kim Jong-un sont fouillés. On ignore si Dennis Rodman, son meilleur ami, est soumis à un contrôle identique. Quant aux conspirationnistes, "Monsieur K" ignore leur sort. S'ils sont encore en vie, ils doivent croupir dans l'un des nombreux goulags du pays d'où il est quasi impossible de sortir. Même les cadavres n'en sortent pas. D'après un récent rapport de l'ONU et sur base du témoignage d'un homme sorti après six années de travaux forcés, "80.000 à 120.000 prisonniers politiques sont encore détenus dans quatre grands camps prisons pour les politiques".
5 Commentaires
Madik
En Avril, 2014 (15:29 PM)Mandy Mory
En Avril, 2014 (15:32 PM)From Zion
En Avril, 2014 (15:41 PM)Moi
En Avril, 2014 (18:19 PM)Dj Daves
En Avril, 2014 (21:34 PM)Participer à la Discussion