Face à l’extension du Covid-19 en Europe, de plus en plus de pays de l’UE prennent des mesures restrictives : fermeture des écoles en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg par exemple, fermetures temporaires des commerces non essentiels en Autriche, en Bulgarie et en Belgique. Des décisions qui déplaisent à la Commission européenne.
L’Italie ne laisse plus entrer de véhicules sans justification, l’Allemagne effectue des contrôles sanitaires à la frontière française, la Slovénie et la Hongrie contrôlent les personnes provenant d’Italie, l’Autriche suspend les liaisons aériennes avec la Suisse, l’Espagne et la France. Et le Danemark a annoncé ce vendredi la fermeture des frontières du pays aux étrangers à partir de samedi midi. Bref les mesures se multiplient à travers l’Union européenne.
Les mesures vont jusqu’à des fermetures de frontières : la République tchèque interdit l’entrée aux personnes en provenance de quinze pays européens et la Slovaquie qui ferme ses frontières à tous sauf aux Polonais. Les mesures en ordre dispersé ne sont pas seulement internes puisque plusieurs pays ont décidé de fermer ou contrôler leurs frontières. Ces décisions déplaisent à la Commission européenne qui s’était déjà insurgée contre le rétablissement des contrôles lors de la crise des migrants en 2015.
La Commission européenne s'insurge de la fermeture des frontières
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a sévèrement critiqué cette situation. Elle affirme avoir convaincu la France et l’Allemagne de chercher en Europe des mesures coordonnées et proportionnelles faute de quoi elles seront inefficaces, perturberont la vie des citoyens, l’activité économique et l’approvisionnement des fournitures médicales.
Des contrôles et des interdictions d’entrée aux frontières extérieures de l’UE sont possibles, dit-on à Bruxelles, des contrôles sanitaires aux frontières internes de l’espace Schengen sont possibles, mais fermer les frontières est contraire à la nécessité du moment qui est de démontrer une vraie solidarité européenne.
L'UE débloque 37 milliards d'euros pour amortir le choc du coronavirus
La Commission européenne met en place ses lignes de défense avec comme principe de tout mettre en œuvre pour que l’économie de l’UE puisse résister au choc majeur que le coronavirus a déjà commencé à infliger à l’activité économique.
Il y a deux volets à cette réponse : tout d’abord un paquet financier de 37 milliards d’euros pour les investissements. Ces fonds seront destinés en général à toutes les entreprises européennes considérées comme les plus vulnérables. La priorité sera donnée aux petites et moyennes entreprises, au secteur de la santé et au marché du travail. Pour accompagner ces fonds, la Commission propose aussi de garantir des prêts aux PME à hauteur de 8 milliards d’euros.
Le deuxième volet consiste en ce qu’Ursula von der Leyen a appelé « la flexibilité maximale » par rapport aux règles. D’abord pour les aides d’État où le strict encadrement européen sera allégé pour permettre aux États d’aider les entreprises en difficulté. Ensuite les règles imposant de limiter le déficit public seront ignorées pour toutes les dépenses publiques destinées à compenser les effets de la crise. Pour la Commission, les États de l’UE doivent pouvoir se sentir libres de prendre toutes les mesures nécessaires sans être entravés par les règles européennes.
Macron souhaite contrôler ou fermer les frontières de Schengen avec certaines zones
Au cours d'un entretien téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le chef de l'État français a proposé de davantage contrôler les frontières de et vers Schengen ou même d'interdiction d'accès pour certains pays à risque, très infectés ou en passe de l'être, a précisé l'Élysée.
Emmanuel Macron veut « éviter des mesures non coordonnées » comme celles de pays qui ont décidé de fermer ou contrôler leurs frontières avec plusieurs pays européens, en violation des règles européennes, a souligné l'Élysée.
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