Une étude de la banque mondiale publiée mercredi et réalisée à partir de données internes à l'organisation de l'Etat islamique montre que près de la moitié des recrues de Daech ont effectué des études secondaires et plus d'un quart sont allées à l'université. Les spécialistes en déduisent que ce n'est pas le niveau d'étude qui conduit à l'embrigadement, mais la marginalisation due au chômage.
Les recrues étrangères de l'organisation de l'État islamique (EI) ont un niveau d'éducation plus élevé qu'attendu. Telle est la conclusion d'une étude de la Banque mondiale publiée mercredi et réalisée à partir de la fuite de données internes portant sur 3 803 recrues. On peut y lire « que le groupe État islamique n'est pas allé chercher ses recrues étrangères parmi les pauvres et les moins bien formés, mais plutôt le contraire ».
La moyenne d'âge des effectifs étrangers est de 27,4 ans
Les informations recueillies concernaient le pays de résidence, la nationalité, le niveau d'éducation ou encore les expériences précédentes dans le djihadisme et la connaissance de la charia, ont indiqué les auteurs de cette étude consacrée plus largement à la situation économique de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
La plupart des recrues, pour la période de 2013 à 2014, « assurent avoir une formation secondaire » et « une partie importante a poursuivi ses études jusqu'à l'université », précisent les chercheurs de l'institution internationale, qui fixent à 27,4 ans la moyenne d'âge des effectifs étrangers de l'EI.
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Pour la période de 2013 à 2014, 43,3 % des recrues, dont l'âge moyen est de 27,4 ans, ont effectué des études secondaires et 25,4 % sont allés à l'université. Seulement 13,5 % ne sont pas allés au-delà de l'école primaire et 1,3 % s'est déclaré illettré, le reste (16,3 %) n'ayant pas donné d'information sur leur formation.
« La grande majorité a eu un emploi avant de rejoindre Daech »
« Les recrues du groupe État islamique provenant d'Afrique, du sud et de l'est de l'Asie et du Moyen-Orient sont significativement plus éduquées que leurs compatriotes. La grande majorité affirme avoir eu un emploi avant de rejoindre l'organisation », explique la Banque mondiale.
On apprend également dans cette étude que « la proportion de ceux souhaitant participer à des tâches administratives, mais aussi celle de candidats au suicide augmente avec le niveau d'éducation »
. Les rapporteurs de la banque mondiale soulignent au terme de leur étude que la marginalisation« paraît être un risque de radicalisation », pointant du doigt « le chômage » comme une des causes de l'engagement auprès de Daech.
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