Diabète, hépatite B, asthme, hypertensions, tuberculose et ulcère sont les maladies les plus fréquentes chez les Sénégalais, selon la plupart des médecins italiens interrogés dans les régions du Piémont et de l’Emilie-Romagne (constituée de neuf provinces dont Parme, Bologne comme chef-lieu)
80% des immigrés sénégalais, vivant dans la région piémontaise en Italie, ignorent souffrir de maladies comme le diabète, l’hépatite B, l’asthme, l’hypertension, la tuberculose ou encore l’ulcère. C’est ce que révèlent des médecins italiens d’hôpitaux de ladite zone du nord ouest italien (dont Turin), deuxième grand pôle industriel après la Lombardie, et qui abritent des communautés assez importantes d’immigrés sénégalais. Ces affections bénignes au début, peuvent évoluer vers des complications graves. Or, les portes des hôpitaux sont grandement ouvertes pour tout le monde dans la Botte européenne. Du moins pour les immigrés disposant de papiers légaux, auxquels la loi impose d’avoir un médecin et un avocat attitrés. Selon des médecins italiens interrogés, l’hépatite B est la maladie la plus fréquente chez les hommes. Celle-ci est extrêmement infectieuse et se transmet par les rapports sexuels, le contact avec du sang ou des liquides organiques infectés. Pouvant affecter les personnes de tous âges, les jeunes adultes et les adolescents courent les plus grands risques. Certains médecins se disent «inquiets» de la recrudescence de la transmission du virus, et des milliers de personnes ayant découvert leur infection à leur arrivée en Italie. « Je suis inquiet. Inquiet de la recrudescence de la transmission, inquiet devant la diminution ou parfois même de l’absence de comportements de prévention», a déclaré le docteur Bertrand, rencontré dans un hôpital à Turin. «Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi les gens attendent toujours les manifestations de certaines maladies pour aller voir le médecin», ajoute t-il. A l’en croire, «souvent des gens attendent la domination des maladies pour venir. Ce qui sera compliqué pour nous et pour eux aussi».
5 000 cas d’hépatite B
L’on estime à 5 000 le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité Hbs Ag (virus hépatite B) en 2008, dont environ un quart a été contaminé dans les six mois précédant leur diagnostic, selon un de ses collègues croisé dans un Centre sanitaire qui accueille des sans-papiers à Turin. Pour un autre qui officie à l’hôpital de Bologne, un médecin qui vient souvent à Dakar, «une personne sur deux développant la maladie n’était pas au courant de sa séropositivité». Il relève que dans ce lot, la proportion de rapports sexuels non protégés avait doublé en 10 ans. Toujours chez les hommes, l’Asthme et l’ulcère sont aussi assez fréquents. «Les patients tardent à venir nous voir, il y a des traitements à suivre pour l’Asthme. Mais ce que nous déplorons, c’est le fait qu’ils ne viennent pas au bon moment. S’ils attendent que la maladie les domine, ce sera très dur. Dès qu’ils ont eu l’occasion de fouler le sol italien, ils doivent aller voir un médecin. On comprend qu’il y ait des problèmes de moyens qui existent en Afrique et en Europe, mais chacun a droit à la santé», se désole un spécialiste des asthmes à Bologne. A 15 mètres de lui, se trouve le service où l’on traite les ulcères. A la porte même, nous avons croisé un sénégalais du nom d’Abdourahmane Sow dans une salle d’attente. «Depuis 15 ans je souffre de la maladie. C’est aujourd’hui que j’aurai l’occasion de voir un médecin pour suivre les traitements», confie-t-il.
Le «Cebb» mis en cause
Chez les femmes, le diabète et les tensions artérielles gagnent du terrain. Le diabète, «est une maladie que l’on traite. Ce n’est pas guérissable, mais ça peut ne pas poser problème si le patient suit les traitements comme on les lui prescrit», selon un spécialiste rencontré à Forli. Ce dernier insiste «surtout sur les femmes qui flirtent avec l’âge de la retraite (55 ans à 60 ans). C’est d’ailleurs ces mêmes qui ne maîtrisent pas les tensions artérielles», poursuit-il. A Rimini, destination principale des hommes du 3ème âge, les médecins ont abondé dans le même sens que leurs collègues de Forli. Pour ces médecins, «le problème repose sur la nourriture des Sénégalais». L’un d’eux indexe particulièrement le plat traditionnel des Sénégalais pour ne pas nommer le «ceebu jen» (riz au poisson).
Egalement sujet de préoccupation, la tuberculose est fréquente chez les fumeurs, et ceux qui aiment le brassage, selon les médecins interrogés.
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