Après dix jours d’inactivité, le président américain est de retour, fanfaron, et crie sur tous les toits qu’il a terrassé le virus, qu’il est dans la forme de vie et même "immunisé”. Vrai ou faux? Un décryptage de France info.
“Je l’ai eu. Maintenant, ils disent que je suis immunisé. Je me sens si puissant!”, a lancé un Donald Trump conquérant à ses partisans réunis à Sanford, en Floride, pour son retour sur les estrades de la campagne présidentielle. Même son de cloche dimanche dernier sur Fox News (“Personne ne sait vraiment (pour combien de temps) mais je suis immunisé”) et sur Twitter (voir ci-dessus: “Je ne peux pas l’attraper (immunisé)”). Une affirmation qui lui a d’ailleurs valu la censure du réseau pour “diffusion d’informations trompeuses” sur le Covid.
“C’est possible”/“abus de langage”
Selon Arnaud Fontanet, de l’Institut Pasteur, interrogé sur LCI, il est “possible" que Donald Trump soit réellement immunisé. Pour s’en assurer, “il faudrait tester le type d’anticorps”, présents dans son organisme, souligne l’épidémiologiste (voir séquence ci-dessus). Frédéric Altare, de l’Institut national de la santé (Inserm), dénonce quant à lui un “abus de langage” et rappelle que le président a bénéficié d’un traitement expérimental, “un cocktail d’anticorps neutralisants”, et n’a pas développé ses propres anticorps. Encore faut-il, dès lors, que ces anticorps soient “totalement efficaces”. Quant à leur durée de vie, le mystère demeure.
“Je ne peux pas l’attraper”: faux
En revanche, quand Donald Trump prétend qu'il ne peut pas recontracter le virus, c’est faux. Des cas de réinfection ont en effet déjà été constatés, même s’ils sont rares. Enfin, est-il contagieux? Il prétend le contraire et il est difficile de démentir ses propos en raison du flou qui règne autour de son réel état de santé et du niveau de gravité sa maladie. S'il a bel et bien contracté une forme légère du virus, il a parfaitement le droit de mettre fin à son isolement. S’il a contracté en réalité une forme plus sévère, cachée au grand public, le risque de contagion s’étend au moins sur une période de 20 jours. Dans ce cas, le président américain ne respecterait pas les consignes.
L’élection présidentielle approche
Dans tous les cas, son affirmation n’est donc pas une “fake news”, à proprement parler, mais présente des zones d’ombre, sans doute relative à l’importance de sa fonction, qui alimentent un certain scepticisme au sein de la communauté scientifique. En net retard dans les sondages sur son rival démocrate Joe Biden, le locataire de la Maison Blanche espère le combler dans la dernière ligne droite en sillonnant l’Amérique. L’élection présidentielle se tiendra le 3 novembre prochain.
0 Commentaires
Participer à la Discussion