Un tribunal du Caire a condamne ce lundi 27 juillet à deux ans de prison ferme et 16 000 euros d’amende cinq influenceuses égyptiennes du Net pour « atteinte aux valeurs familiales ». Elles peuvent faire appel le 17 août. Les poursuites contre des stars d'Internet, les femmes surtout, se multiplient depuis quelques années en Égypte
Avec plus de trois millions d’abonnés, Haneen Hossam et Mawada al-Adham étaient des icônes. La première avait ouvert une agence pour employer des « jeunes filles présentables » sur l’application Likee. Elle compte 1,3 million d'abonnés sur TikTok, où la seconde dansait en short et boléro dans des vidéos parodiques pour ses 2 millions d'abonnés. Suffisant pour s’attirer les foudres d’une société moralisatrice dominée par les conservateurs et les islamistes.
Une tendance qui s’est imposée à partir des années 1970 sous l’influence du wahabbisme porté par le boum pétrolier. La chasse à « l’immoralité » s’est accélérée avec l’avènement d’Internet. On a forgé un arsenal de lois contre les « atteintes aux valeurs » religieuses, familiales ou sociétales.
Pornographie en accès libre
Ces lois permettent aux autorités de bloquer les sites Internet consiédrés comme une menace pour la sécurité nationale et de surveiller les comptes personnels des médias sociaux avec plus de 5 000 abonnés.
On poursuit donc ceux que l’on considère comme source de scandale - danseuses, homosexuels, blasphémateurs ou opposants. La pornographie est par contre librement accessible pour la quarantaine de millions d’internautes égyptiens. Une soupape de sécurité !
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