Il avait ordonné, la semaine passée, l’ouverture d’une enquête du FBI sur son candidat à la Cour suprême, Donald Trump a autorisé, lundi, le FBI à élargir son enquête dans l’affaire du juge Kavanaugh.
Donald Trump a annoncé, lundi, qu’il avait autorisé le FBI à élargir son enquête sur les accusations d’agressions sexuelles portées contre le juge Brett Kavanaugh, son candidat à un siège de magistrat à la Cour suprême des États-Unis, tout en mettant en garde contre une « chasse aux sorcières ».
Le New York Times, qui cite deux personnes informées de la situation, rapporte que le bureau fédéral d’investigation a déjà bouclé les auditions des quatre témoins qui avaient été désignés vendredi par le Sénat.
Après les auditions de Brett Kavanaugh et de Christine Blasey Ford, une enseignante californienne qui accuse le magistrat de l’avoir agressée sexuellement lorsqu’ils étaient lycéens dans le Maryland en 1982, un sénateur républicain, Jeff Flake, siégeant la commission judiciaire du Sénat, avait souhaité une enquête complémentaire du FBI pour une durée limitée d’une semaine.
Le leader de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré qu’un vote sur la candidature de Brett Kavanaugh aurait lieu cette semaine. McConnell n’a pas précisé s’il parlait du vote de la commission judiciaire ou de celui de l’ensemble du Sénat.
« Une véritable enquête »
Donald Trump, qui a accepté la requête du sénateur Flake, a précisé avoir demandé au cours du week-end à son conseiller Don McGahn de donner carte blanche à la police fédérale pour interroger les témoins qu’elle estimait nécessaire d’entendre.
« Je veux qu’ils mènent une enquête très complète. Quoi que cela signifie pour les sénateurs, les républicains et la majorité républicaine, je veux qu’ils fassent ça », a dit Trump devant la presse à la Maison blanche.
« Je souhaite que cela soit fait rapidement », a-t-il ajouté. Brett Kavanaugh a démenti les accusations portées contre lui par Christine Blasey Ford ainsi que celles de deux autres femmes et a dénoncé un « coup » monté par les démocrates.
Neuf des dix sénateurs démocrates siégeant à la commission judiciaire ont adressé lundi une lettre au directeur du FBI, Christopher Wray, et à Don McGahn recensant 24 personnes qu’ils souhaitent voir être interrogées par la police fédérale dans ces trois affaires.
« Je pense que le FBI doit interroger qui il veut, dans les limites du raisonnable », a poursuivi Donald Trump, y compris les trois accusatrices et Kavanaugh lui-même.
« Nous ne voulons pas d’une chasse aux sorcières, n’est-ce pas ? », a-t-il dit, reprenant une expression qu’il emploie régulièrement pour qualifier l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016.Jeff Flake, soutenu par ses collègues républicaines Susan Collins et Lisa Murkowski, avait demandé que le FBI mène une enquête rapide sur les accusations visant Kavanaugh.
Cette demande reprenait celle formulée par les démocrates farouchement opposés à la confirmation du magistrat et que la Maison blanche et les républicains avaient jusqu’alors refusée.
« Nous souhaitons évidemment que le FBI mène une véritable enquête et nous travaillons à ce qu’elle ait lieu », a commenté Flake lors d’une réunion à Boston. "Nous devons dévoiler ce que nous pouvons", a-t-il ajouté.
Certains élus démocrates se sont indignés au cours du week-end des informations faisant état de la volonté de la Maison blanche et de la majorité républicaine de limiter le nombre de témoins qui pourraient être entendus par le FBI et d’exclure la troisième accusatrice de Kavanaugh.
Les démocrates demandent également une copie de toutes les auditions de témoins ainsi que la liste des personnes qui ont refusé de coopérer avec l’agence fédérale.
Confirmation du juge Kavanaugh
La commission judiciaire du Sénat, formée de 11 républicains et 10 démocrates, doit se prononcer sur la confirmation du juge Kavanaugh mais celui-ci ne sera officiellement nommé à la Cour suprême qu’après un vote de l’ensemble du Sénat.
Les républicains ne possèdent qu’une courte majorité dans cette assemblée où ils contrôlent 51 des 100 sièges.
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