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En obtenant 8,2 % des suffrages, dimanche, lors des élections européennes, le parti Les Républicains a connu son pire résultat électoral national. Une claque pour Laurent Wauquiez, redevenu dès dimanche soir une cible facile pour ses opposants.
Le lancement des hostilités n’a pas tardé chez Les Républicains, dimanche 26 mai, après l’annonce des résultats des élections européennes, où la liste menée par François-Xavier Bellamy n’a recueilli que 8,2 % des voix. "Disons la vérité, c'est un échec", a lancé le président du Sénat, Gérard Larcher, dans la soirée, ajoutant que son parti "devra repenser sa ligne politique", "rassembler plus largement" et "exprimer plus clairement la diversité qui le compose".
"Notre stratégie n'a pas été la bonne", a jugé de son côté l'ancienne ministre Rachida Dati. "Nous sommes à un carrefour : ou nous faisons quelque chose ou nous disparaissons. Il faut que très vite, on puisse refonder et reconstruire", a prévenu le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Il faut qu’on se retrouve très rapidement avec toutes les personnalités de la droite et du centre pour définir :
— Bruno Retailleau ? (@BrunoRetailleau) 26 mai 2019
??Une ligne politique nouvelle qui soit claire
??Une organisation nouvelle de la droite et du centre. #Europeennes2019 pic.twitter.com/vfxEo037Qd
"La droite doit désormais refonder son projet autour de questions économiques, sociales et environnementales. Nous devons tous prendre conscience que le conservatisme sociétal et les questions identitaires seules ne nous permettront jamais de gagner l'élection présidentielle", a averti, interrogé par l'AFP, le deuxième vice-président du parti et député Damien Abad.
"Quelle claque, quel désaveu pour la ligne choisie par Laurent Wauquiez", a tweeté la maire de Taverny Florence Portelli, ancienne porte-parole de François Fillon durant dernière la campagne présidentielle et désormais proche de Valérie Pécresse.
Quelle claque,quel désaveu pour la ligne choisie par Laurent Wauquiez; ce vote sanction doit entraîner l’élargissement que réclame @vpecresse ;il est urgent de faire revenir les électeurs qui sont partis. J’ai de la peine pour le peuple de droite qui veut 1 sursaut @SoyonsLibres
— Florence Portelli (@FloPortelli) 26 mai 2019
Alors que les critiques à l’encontre du patron de LR, Laurent Wauquiez, avaient été mises en sourdine depuis janvier, la semaine promet d’être agitée au sein du parti de droite. Et pour cause : jamais cette famille politique, quelle que soit son appellation, n’avait réalisé un score aussi bas au niveau national.
La liste de François-Xavier Bellamy souhaitait être la "première alternative crédible" à Emmanuel Macron, mais avec 8,2 % des voix, elle termine quatrième du scrutin européen. Son résultat est largement en-dessous de celui des dernières élections législatives (15,77 %) qui avaient déjà été très mauvaises. LR fait même pire que le score de la liste RPR (12,82 %) aux élections européennes de 1999 menée à l’époque par Nicolas Sarkozy.
Le paradoxe Bellamy : séduisant en campagne, décevant dans les urnes
"Nous n'avons pas pu faire entendre notre voix. Et ce résultat n'est évidemment pas à la hauteur des espoirs soulevés pendant la campagne", a concédé dimanche soir Laurent Wauquiez, le visage serré, lors d'une brève déclaration, blâmant lui aussi la confiscation du débat européen par le duel imposé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Car c’est bien là que réside tout le paradoxe du parti Les Républicains : son résultat catastrophique est en net décalage avec le ressenti général de la campagne et l’impression laissée auprès des militants par François-Xavier Bellamy.
Après avoir suscité une levée de boucliers au moment de sa nomination, en janvier, en raison de son profil ultra-conservateur, le jeune professeur de philosophie avait fini par séduire l’ensemble des cadres du parti – ou du moins, même les plus réfractaires avaient accepté de rester silencieux.
Ces derniers avaient pu constater l’engouement créé par le maire-adjoint de Versailles lors de chacun de ses meetings, tandis que chez les militants, beaucoup voyaient en François-Xavier Bellamy l’avenir de la droite.
Sauf qu’en politique, il n’y a que le résultat des urnes qui compte. Et alors que les sondages donnaient entre 12 et 15 % des voix à LR, l’atterrissage est rude.
"Nous savons que la reconstruction sera longue et exigeante", mais "il restera de cette campagne des acquis", a estimé Laurent Wauquiez dimanche soir. Le patron de LR s'est donné "trois ans" pour bâtir "une nouvelle voie" pour la présidentielle de 2022. Pas sûr que les cadres de son parti lui en laissent le temps.
1 Commentaires
Ibou
En Mai, 2019 (12:33 PM)Participer à la Discussion