Les engagements pris par le ministre en charge de l’Enseignement supérieur commencent à se concrétiser avec le paiement des bourses, ce matin. Avant d’en arriver là, les étudiants sénégalais de France ne se sont pas fait prier pour les réclamer vendredi dernier au Consulat général.
Vendredi, un groupe d’étudiants sénégalais avaient séché les cours pour prendre leur quartier au consulat général de Paris. Ils étaient venus réclamer le paiement de leurs arriérés de bourse. Entre 11 et 16 heures, ils ont perturbé le fonctionnement du service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger. Mais en débarquant à la rue Hamelin, ils étaient tout simplement animés d’une intention de «fermer» ce service. Un moyen, pour eux, de mettre la pression sur les autorités pour les amener à satisfaire leurs doléances. Ils renonceront, finalement, à leur projet, après l’intervention du consul général Lépold Faye.
Cependant, c’est surtout l’ouverture d’une négociation téléphonique avec le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, qui a fait revenir les étudiants à de meilleurs sentiments. Après d’intenses tractations, Moustapha Sourang avait pris le ferme engagement de payer «tous les mois de retard» à partir d’hier.
D’après El Hadj Sarr, le coordonnateur de l’Association des étudiants sénégalais de la région parisienne (Aserp), l’Etat leur doit, en effet, deux mois (octobre et novembre). Ce qui est en contradiction avec la version du consulat. «Les boursiers ont été payés jusqu’au mois de septembre, donc il ne reste actuellement que le mois d’octobre. Par conséquent, il n’y a qu’un seul mois de retard, consécutif au retard des renouvellements», explique Ousmane Timbo, le chef du service de gestion des étudiants. «Si les étudiants disent qu’ils ont deux mois de retard, c’est parce qu’ils comptabilisent le mois de novembre qui est en cours», ajoute-t-il.
Toujours est-il que le paiement a débuté hier matin comme promis par le ministre en charge de l’Enseignement supérieurt. «Le problème est réglé, le paiement du mois d’octobre est parti aujourd’hui (hier), le virement serait dans les comptes demain (aujourd’hui)», annonce M. Thimbo.
Mais, il subsiste un bémol tout de même : les étudiants estiment ne pas être satisfaits, parce que c’est un seul mois qui a été viré dans les comptes. «Ce matin (hier), nous nous sommes rendus compte qu’ils ne vont payer qu’un mois et non deux, contrairement à ce qui a été convenu avec le ministre», regrette El Hadaj Sarr. Un manquement suffisant, à leurs yeux, pour «continuer la lutte». Qu’à cela ne tienne, les autorités, par la voie du service de gestion des étudiants, soutiennent n’avoir pas d’arriérés à payer. Car, précise Timbo, «une bourse est payée après avoir étudié le mois entièrement. Donc, le mois de novembre ne peut pas être payé aujourd’hui. On ne peut pas le réclamer alors qu’il n’est pas fini».
Désabusés, le groupe des six étudiants qui s’étaient rendus, hier matin, au consulat pour «constater», s’est retiré du bureau de Timbo pour réfléchir sur la suite à donner à cette situation. Ils ont décidé, à l’unanimité, de poursuivre leur «combat». Car, pour eux, il est possible d’obtenir gain de cause.
Pour l’autre point de leur plate-forme, le paiement de la bourse au 5 du mois, ce n’est pas non plus gagné. Ca reste à l’état de promesse. Ousmane Timbo : «On a eu le ministre, tout à l’heure. Il nous a dit que le gouvernement a pris des précautions pour éviter que pareilles situations ne se produisent. Ils vont essayer de voir avec des sociétés bancaires de la place pour qu’elles avancent les paiements et que le gouvernement régularise derrière. Le gouvernement est conscient des retards.»
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