Fin de l’épreuve, pour trois confrères gambiens, détenus arbitrairement par les agents de la Nia depuis le 27 mars dernier. Madi Ceesay et Musa Saidy Khan, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du journal privé local The Independent, ainsi que le journaliste Lamin M. Fatty, ont en effet été libérés, hier, de manière impromptue.
Les deux journalistes gambiens, abusivement arrêtés et détenus par les autorités de leur pays, depuis plus de trois semaines, ont enfin recouvré la liberté, hier. Madi Ceesay et Musa Saidy Khan, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du journal privé local The Independent avaient, en effet, été arrêtés le 27 mars dernier, par les agents de la National intelligent agency (Nia, services de renseignements gambiens).
Le 12 avril dernier, un journaliste du même organe de presse, Lamin M. Fatty, libéré au même titre que ses confrères, avait également été arrêté à son domicile. Des arrestations arbitraires puis qu’aucune charge ne pesait sur eux. Simultanément, les locaux du journal avaient été fermés d’autorité. Jusqu’à hier, le flou total régnait sur le sort réservé aux détenus, coupés de tous contacts avec l’extérieur et attendant une improbable traduction devant une juridiction compétente.
Bien qu’aucune raison officielle n’ait été invoquée pour légitimer cette intervention policière, celle-ci aurait été motivée par la parution d’un article, au lendemain de la tentative de coup d’Etat, survenue le 21 mars, contre le régime du Président Yaya Jammeh. Cet article s’interrogeait sur les causes et les enjeux de ce coup d’Etat avorté, ainsi que sur la déplorable gestion financière du régime de Yaya Jammeh. Des questions «dérangeantes» qui ont déclenché les foudres du gouvernement sur les journalistes auteurs de tels propos.
Le cauchemar des trois journalistes et de leurs familles a pris fin hier. Une libération inespérée, qui constituait le cheval de bataille du Forum des éditeurs africains, organisé du 5 au 7 avril dernier, à Banjul. De nombreux responsables de journaux de la presse publique et privée africaine s’étaient réunis, avec notamment la présence de Souleymane Diallo du journal guinéen Lance, ainsi que de Madiambal Diagne, directeur de publication du journal Le Quotidien. L’objectif visé était la dénonciation, sur la scène internationale, des atteintes flagrantes à la liberté de presse en Gambie, actes indignes d’un Etat de droit. Le Forum tenait également à assurer les détenus et leurs proches de son soutien, bien que tous les contacts avec ceux-ci se soient révélés impossibles. En signe de désapprobation, une lettre de protestation a, par ailleurs, été adressée à Mamadou Tandja, président du Niger et actuel Président en exercice de la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest). Une intervention qui n’aura pas été vaine.
0 Commentaires
Participer à la Discussion