Le Secrétaire général de l’Union pour le progrès de la Guinée (Upg, opposition), Jean-Marie Doré, par ailleurs porte-parole de l’opposition, a échappé dans la nuit de vendredi à samedi à un assassinat. Une vingtaine de militaires, en civil, ont encerclé, pendant plusieurs heures, son domicile avant de faire irruption dans le salon où ils espéraient le trouver. Ils auraient ensuite fouillé de fond en comble la maison pensant qu’il serait caché quelque part dans une des chambres. Il a échappé parce que tout simplement il était absent des lieux. ‘Ils ont bloqué les trois voies menant à mon domicile de 22 heures à 4 heures du matin. J’ai eu la vie sauve parce que je n’étais pas à la maison en ce moment. Ils étaient venus dans l’intention de me tuer’, a-t-il ainsi déclaré à nos confrères de Guineenews. Depuis le massacre des 157 personnes, le 28 septembre denier, leaders de l’opposition, responsables syndicaux et représentants d’organisations de défense des droits de l’homme ne passent plus deux nuits de suite à un seul endroit. Ils craignent, en effet, d’être assassinés par l’armée qui a instauré un véritable climat de terreur dans le pays. Au moins, douze personnes dont des militants de l’opposition ont été abattues à Conakry depuis le 28 septembre dernier, selon plusieurs sources concordantes. Le ministre chargé de la lutte contre le grand banditisme, le Commandant Tiégboro Camara a dénoncé la semaine dernière, ces assassinats ciblés contre les opposants à la junte militaire. Ce discours n’a, cependant, servi à rien puisque les meurtres, les disparitions et les pillages des commerces et domiciles appartenant à des opposants et des personnes supposées comme tels continuent de plus belle à Conakry et dans les régions de l’intérieur. Le fils de la Secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg), Ibrahima Henry Faque a été agressé dans la nuit du vendredi à samedi dernier par les ‘bérets rouges’. Ils l’ont ensuite conduit au camp Koundara, une sinistre garnison militaire située dans le quartier de Boulbinet, à Conakry où il a été maltraité pendant près de 24 heures avant d’être relâché. Le seul tort de cet Inspecteur de police est d’être le fils d’un responsable syndical qui, malgré la terreur, continue de défier le pouvoir des militaires. De source digne de foi, on indique par ailleurs qu’un homme circulant sur une moto a été abattu, en fin de semaine dernière, à Labé, environ 450 Km au nord de Conakry, par une patrouille de l’armée. Les militaires ont ensuite emporté son corps qui n’a pas encore été retrouvé par ses proches, selon des habitants de Maléya, quartier où a eu lieu le drame. Un autre adolescent qui avait vu des militaires en train de piller un magasin de marchandises a, par ailleurs, reçu deux balles dans les cuisses à Kourola, un autre quartier de Labé.
De sources concordantes, on indique par ailleurs, que des centaines de militaires soupçonnés de sympathie avec les populations ont été interpellés au cours de ces dernières semaines. De son côté, l’Organisation guinéenne des droits de l’homme (Ogdh) affirme détenir une liste de 80 personnes disparues depuis le massacre du 28 septembre denier.
Malgré l’embargo décrété par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre la junte militaire, les armes continuent de circuler en Guinée. Un cargo en provenance de l’Ukraine aurait en effet acheminé des armes le 16 octobre dernier dans ce pays. Un diplomate guinéen en poste au Maroc et membre influent du Conseil national pour la démocratie et le développement (Cndd) se serait rendu récemment en Ukraine pour négocier l’achat de cet armement. Il aurait ensuite convoyé les armes en Guinée, si l’on en croit encore nos sources. Celles-ci ne précisent pas cependant si ces armes sont destinées à la junte militaire guinéenne ou à un pays de la sous région.
Mamadou Aliou Diallo (Avec africaguinee et guineenews)
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