Lors d'un entretien accordé à FRANCE 24, le ministre guinéen de la Défense, le général Konaté (photo), s'en est vivement pris à l'armée qu'il accuse de ne pas avoir su empêcher le massacre qui a fait au moins 150 morts le 28 septembre, à Conakry.
Le ministre guinéen de la Défense, le général Sekouba Konaté, a profité d'une visite effectuée dans un camp militaire du pays pour remettre de l'ordre au sein de l'armée et demander à ses hommes de se séparer des éléments les plus incontrôlables.
"Un militaire sans formation, c'est un criminel en puissance. Mettez-vous en tête que nous devons pouvoir sauvegarder la population civile. Nous ne pouvons plus accepter cela, qu'on vienne les piétiner ou autre chose", a affirmé le général Konaté lors de sa visite à la correspondante de FRANCE 24 pour l’Afrique de l’Ouest, Tatiana Mossot, faisant référence au massacre qui a fait au moins 150 morts, le 28 septembre, à Conakry.
Général Sekouba Konate, président de la Guinée par intérim
"Ceux qui sont mauvais parmi nous, matez-les. Luttez contre les brigands en notre sein", a-t-il également lancé avant d’appeler l’armée à protéger le peuple. "Qu'ils se sentent à l'aise, qu'ils se sentent assurés. Quand vous bougez à l'heure actuelle, il y a plusieurs Guinéens qui sont à l'étranger. Ils ont peur de quoi ? Ils ont peur parce qu'ils ne se sentent pas en sécurité ici, ça c'est une vérité."
Dadis Camara, inconscient ou convalescent ?
Alors que les spéculations vont bon train à Conakry sur l’état de santé du chef de la junte au pouvoir, Moussa Dadis Camara, gravement blessé par balle le 3 décembre dernier, son porte-parole, Idrissa Chérif, a tenu, jeudi, à rassurer les Guinéens en annonçant son retour imminent dans le pays.
Idrissa Chérif, porte parole de la junte
"Ce matin nous avons téléphoné au chef de l’etat et nous avons discuté […] et je pense [qu’il] se repose juste un peu et que très récemment il sera à Conakry", a-t-il affirmé à FRANCE 24. Dans "les jours qui suivent, il se retrouvera à Conakry auprès de son armée et de sa population."
Le porte-parole de la junte, arrivée au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en décembre 2008, cherche surtout à rassurer la population. Et à contrarier les ambitions de ceux qui, à Conakry, se verraient bien prendre le fauteuil du chef.
Le capitaine Moussa Dadis Camara n’a fait aucune déclaration ni apparition depuis sla tentative d'assassinazt dont il a été victime il y a une semaine. Un colonel, ministre-secrétaire permanent de la junte, affirmait ce jeudi à l’AFP que "même si cela doit durer des années il n’y aura pas de problème", laissant entendre que la convalescence de l’homme fort de Conakry pourrait prendre du temps.
A Paris, le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, a de son côté affirmé : "Camara est dans un état assez difficile mais ses jours ne seraient pas en danger [...] S'agissant de sa capacité à revenir en Guinée, je crois qu'on n'en est pas encore là. Pour l'instant, il est au Maroc pour un certain temps."
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