Avis de gros temps sur la République. Au moment où nous écrivons ces lignes, depuis Paris, des sources sûres nous confient qu’une cabale internationale se prépare contre notre pays avec la connivence de cercles nationaux bien identifiés dont nous nous chargerons de révéler l’identité le moment venu. En clair, le bruit court que le Comité contre la torture, qui tient sa 36ème session à Genève, pourrait condamner aujourd’hui le Sénégal dans l’affaire Habré. En quoi le Sénégal serait-il coupable dans cette affaire à l’origine purement humanitaire, mais qui a épousé subrepticement les contours d’une indignation sélective chez certains et d’un filon apparemment très juteux pour nombre d’Ong spécialistes des courbettes intéressées face à l’Occident ?
L’affaire Hissène Habré entre, aujourd’hui, dans le cadre de cette mise en scène de tous les échecs imaginés et imaginaires au Sénégal. Nous l’avons encore dit : tout n’est pas rose, mais tout n’est pas noir aussi. Entre les deux postures, il y a la loi de la raison et de l’honnêteté, à défaut de faire preuve d’objectivité dans l’absolu. Le droit international dont on parle a freiné des quatre fers au seuil du portail d’autres condamnés. Le Sénégal, en toute souveraineté, a saisi l’Union africaine (Ua). L’organisation continentale s’est prononcée dans le sens d’une prolongation du séjour de l’ancien président tchadien dans notre pays (lire l’article de Mamadou Sèye). Le jeu d’ombre était trop tenace pour abandonner la partie du lobby sur une tête mise à prix. C’est la morale qui est victime de ces campagnes orchestrées pour le seul bonheur d’organisations non gouvernementales fidèles… au gouvernement de leurs seuls intérêts.
La saison du chaos est annoncée. Confusion terrible : le mal est fait à Me Abdoulaye Wade, président de la République. Erreur : tout le Sénégal pâtirait d’une folle équipée vers les champs de fragilisation des institutions de la République et, surtout, ce que nous appelions, dans un article publié il y a deux jours, la peur comme stratégie de marketing politique. Les prophètes du malheur, leurs porte-voix et leurs théories du diable cherchent à prospérer sur les parcelles de quiétude où les citoyens sénégalais s’échinent à faire fleurir une raison d’espérer. Au moins. Cet espoir est plus fort que les griefs inventés à ce pays par quelques-uns de ses fils sous le prétexte que “ personne ne se sent en paix au Sénégal ” ou que “ tout f… le camp ” ! Le dogmatisme est en train de tuer la réflexion ou, plus précisément, le débat contradictoire. L’idée ne vaut que parce qu’elle intervient contre les thèses de l’État et dans le sens du pessimisme des comploteurs. Avec une intolérance qui n’a d’égale que la pauvreté du champ conceptuel.
Un nouvel élément s’ajoute au manège des inventeurs d’orage. Les intérêts supérieurs de la nation sont foulés au pied au profit des humeurs de porte-plume venus de l’étranger. Ces derniers temps, la fournée d’articles sur le Sénégal renseigne sur la détermination de certains lobbies de l’ombre à mettre ce pays au pas ou contribuer à sa perte. Ce n’est point un hasard que tous ces tirs groupés interviennent dans un contexte de sacre pour le Sénégal, avec le Prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix attribué au président de la République. La leçon de conscience républicaine administrée à la face du monde par le président Abdou Diouf et son successeur naturellement, en énerve plus d’un. Attendu au coin de rue comme dans une jungle urbaine, le chef de l’État a engrangé des félicitations là où la rumeur publique lui promettait des chahuts.
Intervenant à quelques mois de la présidentielle et des législatives couplées, ce beau témoignage sur la capacité des hommes de ce pays à faire preuve de dépassement est d’un éclat pur dans le panorama sombre dressé du Sénégal. Il est troublant que des supports de communications de l’étranger reproduisent, sans veiller au principe de l’équilibre et du recoupement, les scénarii de basculement dans le chaos. Il est encore troublant qu’une allusion soit systématiquement faite à la situation en Côte d’Ivoire. De havre de la paix, ce pays a subi la loi de la mitraillette jusque dans le déchirement adossé au conflit de groupes régionaux et politiques. Une certaine opinion est préparée à un pire loin de traduire l’évolution de la situation réelle. Les simples différences d’approche dans la gestion de la chose publique ne peuvent et ne doivent en aucun cas être des prétextes pour placer un pays dans la spirale des effondrements inévitables. Une telle logique est élaborée en faisant fi du net décalage qui existe entre les choses dites et les choses vues. Mais les ennemis du Sénégal sont teigneux et haineux. Et cela les aveugle absolument.
De nos envoyés spéciaux à Paris,
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