Le mouvement contre le harcèlement sexuel symbolisé par le hashtag #MeToo a pris son véritable envol ces derniers jours en Inde.
Avec notre correspondant à New Delhi,Antoine Guinard
Un an après les accusations qui ont ciblé plusieurs grands noms d'Hollywood, de nombreux journalistes et personnalités du monde du spectacle indiens sont aujourd'hui accusés directement de harcèlement ou d'agressions sexuelles par leurs victimes. Pour ces dernières, qui dans de nombreux cas ont gardé le silence pendant des années, c'est déjà une victoire sur une société patriarcale dans laquelle leur combat est souvent perdu d'avance.
Ce serait une accusation envers un humoriste, publiée sur Twitter le 4 octobre par une femme affirmant avoir reçu des photos obscènes de sa part, qui serait a l'origine de cette soudaine déferlante de témoignages. Des dizaines de femmes ont partagé sur les réseaux sociaux dans les jours qui ont suivi des anecdotes personnelles de harcèlement ou d'agressions sexuelles, parfois accompagnées de captures d'écran.
Bollywood, des médias et le gouvernement Modi éclaboussés
Alors que le mouvement #MeToo avait eu un écho relativement limité en Inde, plusieurs personnalités de Bollywood et des médias ont cette fois été nommées. Derniers accusés en date, l'ancien rédacteur en chef Mobashar Jawed Akbar, aujourd'hui secrétaire d'Etat du gouvernement Modi, ou encore l'acteur Alok Nath, pour des faits qui remontent a près de 20 ans. Pour l'heure, la puissante l'industrie du cinéma, ou l'omerta reste la norme, a toutefois été relativement épargnée, comparé aux répercussions qu'a eu l'affaire Weinstein à Hollywood.
La plupart des accusations ont été portées par des journalistes envers leurs anciens supérieurs. Pour l'avocate à la Cour suprême Karuna Nandy, ce mouvement qui se propage principalement sur internet est une forme de désobéissance civile pour les victimes qui ont perdu foi en la justice.
1 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2018 (23:40 PM)Participer à la Discussion