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L'expédition punitive contre des Africains qui a fait six blessés samedi à Macerata, dans le centre de l'Italie, a glacé le pays à un mois jour pour jour des élections législatives.
"L'Italie aux Italiens", "Dehors les Noirs !" : c'est sous ces cris ouvertement racistes que Luca Traini, 28 ans, crâne rasé, tatouage d'inspiration fasciste sur la tempe, a vidé samedi matin deux chargeurs avec un pistolet semi-automatique sur cinq homme et une femme originaires du Mali, du Ghana et du Nigeria.
L'agression s'est déroulée dans les rues de Macerata, une commune de 43.000 habitants non loin de la côte adriatique. Elle survient alors que la péninisule s'apprête à retourner aux urnes le 4 mars prochain, pour des élections législatives à l'issue très incertaine.
Car l'Italie, comme la plupart des pays européens, est confrontée à la montée des droites extrêmes, exacerbée par l'afflux de migrants sur ses côtes. Plus de 630.000 personnes y ont débarqué depuis 2014 et même si la plupart poursuivent leur route vers le nord, ces dizaines de milliers de migrants pèsent dans un pays qui a toujours été une terre d'émigration que d'immigration.
La montée des droites dures
Luca Traini s'était présenté aux municipales l'an dernier sous l'étiquette de la Ligue du Nord, parti d'extrême droite et anti-immigration proche du Front national français.
Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, a certes condamné le geste de Luca Traini, mais aussi dénoncé l'"invasion migratoire" source d'"affrontement social".
"Il me semble qu'il s'agit du geste d'un déséquilibré, qui mérite la plus ferme condamnation, mais qui ne peut être considéré comme ayant une connotation politique claire", a pour sa part minimisé Silvio Berlusconi, dont le parti Forza Italia, est allié à la Ligue de Salvini.
"Nous devons être épouvantés", a estimé l'éditorialiste du Corriere della Sera, pour qui ce genre d'incidents peut se reproduire quand le "discours de haine" devient une "forme habituelle de polémique politique".
La Repubblica rappelle ainsi la "défense de la race blanche" récemment prônée par un candidat de la droite à Milan, ou encore les raids perpétrés fin 2017 par des groupuscules d'extrême droite contre des associations d'aide aux migrants.
Mein Kampf en livre de chevet
Luca Traini, 28 ans, a expliqué son geste après avoir appris le meurtre sordide d'une jeune fille de 18 ans et l'arrestation d'un Nigérian soupçonné de cet assassinat.
"Je me rendais à mon club de gym quand j'ai entendu à la radio cette histoire. D'instinct, j'ai fait demi-tour, je suis rentré chez moi et j'ai pris le pistolet. J'ai décidé de tous les tuer", a-t-il raconté aux enquêteurs.
Un exemplaire de "Mein Kampf", un livre d'histoire sur Benito Mussolini, un magazine sur la jeunesse fasciste ou encore des croix celtiques ont été retrouvés dans une chambre chez sa mère.
3 Commentaires
Anonyme
En Février, 2018 (19:31 PM)Anonyme
En Février, 2018 (21:42 PM)Anonyme
En Février, 2018 (09:04 AM)Participer à la Discussion