Les États-Unis s'opposeront au "monde entier", et pas seulement à l'Iran, s'ils sortent de l'accord sur le nucléaire iranien, a déclaré mercredi le président iranien Hassan Rohani, alors que son homologue américain Donald Trump s'apprête à dénoncer cet accord signé en 2015. "Si les États-Unis prennent une position hostile à l'égard d'un accord international, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies, ils ne s'opposeront pas seulement à l'Iran mais au monde entier", a déclaré M. Rohani lors d'une intervention en conseil des ministres retransmise par la télévision d'État.
"S'ils commettent l'erreur de sortir de l'accord nucléaire, ce sera seulement au détriment des Américains. Nous aurons alors différentes possibilités et nous choisirons le chemin qui sera dans l'intérêt de la nation", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui, les 28 pays [de l'Union européenne] et les autres pays du monde sont aux côtés de l'Iran", a encore déclaré le président iranien, "si les Américains commettent cette erreur, ils auront agi contre l'honneur et les intérêts nationaux des États-Unis [...] On saura alors clairement quel État est hors-la-loi".
M. Rohani a également dénoncé la politique américaine à ses frontières, en accusant Washington d'avoir créé l'insécurité en Afghanistan et en Irak. L'Iran a bien respecté ses obligations Signé en juillet 2015 par l'Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), l'accord sur le nucléaire iranien a permis une levée progressive des sanctions économiques internationales contre l'Iran en échange de garanties apportées par Téhéran sur la nature exclusivement civile de son programme nucléaire.
Lundi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), organe onusien chargé de veiller à la non-prolifération nucléaire, a redit que l'Iran avait bien respecté ses obligations découlant de l'accord. Selon des sources concordantes interrogées par l'AFP, M. Trump, pour qui l'Iran ne respecte pas "l'esprit" de ce traité, devrait annoncer cette semaine qu'il ne le "certifie" pas. Une telle annonce entraînerait l'ouverture d'un débat au Congrès des États-Unis, lequel aurait alors 60 jours pour décider de réimposer ou non les sanctions américaines suspendues contre Téhéran.
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