La Corée du Nord a confirmé avoir procédé mardi à un troisième essai nucléaire dans le nord-est de son territoire, "avec succès", et a utilisé cette fois un engin miniaturisé. Une opération qu'elle a présentée comme une réponse à "l'hostilité" des Etats-Unis.
"Un troisième essai nucléaire a été mené avec succès", a annoncé l'agence officielle KCNA. "Ce test nucléaire de haut niveau, avait, contrairement à ceux du passé, plus de puissance explosive et a utilisé un engin miniaturisé et plus léger", a précisé KCNA.
La Corée du Sud voisine, qui a confirmé l'essai, a estimé à entre six et sept kilotonnes la puissance de l'explosion dégagée par cet essai nucléaire, ce qui équivaut à une secousse sismique de magnitude 4,9.
L'utilisation d'un engin miniaturisé est source d'inquiétude pour les puissances internationales, car elle laisse entendre que Pyongyang maîtrise désormais la délicate technologie permettant de fabriquer une bombe suffisamment petite pour être fixée sur une ogive. Jusqu'à présent, l'incertitude demeurait sur la capacité du régime communiste à développer une tête nucléaire pour missile à longue portée.
Si Pyongyang est effectivement parvenu à mettre au point une bombe miniaturisée, la donne serait radicalement changée. D'autant que le Nord a réussi début décembre à envoyer dans l'espace une fusée, progrès significatif dans sa technologie balistique.
"Le test nucléaire a été mené dans le cadre de mesures visant à protéger notre sécurité nationale et souveraineté contre l'hostilité incessante des Etats-Unis, qui ont violé le droit de notre république à mener des lancements pacifiques de satellite", a ajouté KCNA.
Après l'officialisation de ce test nucléaire, les réactions ont été immédiates dans la communauté internationale. Ainsi, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence mardi matin à pour examiner la manière de réagir à cet essai. "Ce que les Nord-Coréens ont fait représente un vrai défi lancé aux Chinois", a réagi un diplomate. Pékin, Moscou et Washington se sont concertés depuis quelques jours et "ils vont rapidement s'entendre sur le fait qu'une action ferme s'impose", a-t-il ajouté.
De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné cet essai qui est "profondément déstabilisateur". "C'est une violation claire et grave des résolutions du Conseil de sécurité", a-t-il indiqué, selon son porte-parole Martin Nesirky.
Même son de cloche chez le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a lui aussi condamné l'acte nord-corréen, le qualifiant d'"extrêmement regrettable". Cet essai "viole une série de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. C'est extrêmement regrettable et nous allons protester fermement", a déclaré Shinzo Abe.
La Russie a aussi rapidement adopté la même position: "Nous condamnons ces actions de la Corée du Nord et nous considérons, de même que pour le lancement d'une fusée balistique effectué précédemment, qu'il s'agit d'une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a indiqué une source diplomatique à l'agence de presse Interfax.
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Deug
En Février, 2013 (13:01 PM)Participer à la Discussion