Le ministère français des affaires étrangères a minimisé lundi le remplacement de l’ambassadeur de France en Hongrie, auteur d’une note confidentielle louant la politique de Viktor Orban et divulguée par le journal sur internet Mediapart. Le remplacement d’Eric Fournier, qui ne devait quitter son poste qu’à la mi-juillet, par la ministre plénipotentiaire hors-classe Pascale Andreani, a été acté par un décret daté de jeudi dernier et publié samedi au Journal officiel.
“Eric Fournier est en poste à Budapest depuis 2015. Son départ s’inscrit dans le mouvement général des ambassadeurs”, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, interrogée sur cette décision. “Mme Pascale Andréani lui succédera prochainement, suite à l’agrément reçu des autorités hongroises le 18 mai 2018”, a-t-elle ajouté. Dans la note dont Mediapart a publié des extraits, Eric Fournier dénonce à propos de la Hongrie un “mythe du populisme” porté, selon lui, par les médias anglo-saxons et français.
Il se demande si les accusations d’antisémitisme portées à l’encontre du gouvernement de Viktor Orban ne visent pas à détourner l’attention “du véritable antisémitisme moderne, qui est le fait des musulmans de France et d’Allemagne”. Emmanuel Macron critique depuis son élection le populisme et les régimes autoritaires, y compris dans l’Union européenne, comme en Hongrie ou en Pologne, et une progression des extrêmes sur le continent, qu’il juge “un peu comme une lèpre”.
Lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil européen de jeudi et vendredi, le chef de l’Etat français a déclaré vendredi qu’il désapprouvait “en tous points” les positions exprimées par Eric Fournier dans sa note. “Elles ne correspondent absolument en rien à la position française”, a-t-il dit. “Cet ambassadeur aurait-il tenu publiquement ces propos, il aurait été révoqué sur le champ.” Emmanuel Macron a cependant fait valoir que cette note était confidentielle et destinée aux “autorités hiérarchiques” de l’ambassadeur.
“Est-ce qu’il appartient à l’autorité de révoquer un ambassadeur parce qu’il dit ce qu’il pense ? Je ne le crois pas, ou alors nous créerions un délit d’opinion au sein de la fonction publique”, a-t-il poursuivi. “Si cette parole est publique et si la preuve m’est donnée qu’elle a été tenue publiquement (...), cet ambassadeur sera révoqué.”
Michel Rose, John Irish et Jean-Baptiste Vey, édité par Emmanuel Jarry
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Auteur 19
En Juillet, 2018 (13:17 PM)Democratie de Merde
Anonyme
En Juillet, 2018 (13:22 PM)Démocratie de Merde
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