Le djihadiste français Peter Chérif, extradé par Djibouti le week-end dernier, a été déféré dans la nuit de mercredi à jeudi au parquet de Paris, en vue notamment de la mise à exécution de la peine de cinq ans de prison prononcée à son encontre par un tribunal correctionnel le 10 mars 2011. Selon le parquet, il doit aussi être présenté à un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire qui sera ouverte jeudi sur le fondement d’une enquête préliminaire lancée en mai 2017, visant son séjour dans les zones du Moyen-Orient où ont sévi ou sévissent encore les mouvements islamistes extrémistes tels que Al Qaïda et le groupe Etat islamique.
Le parquet précise qu’il va requérir dans ce cadre sa mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et son placement en détention provisoire. Peter Chérif, recherché depuis sa fuite en 2011 et arrêté le 16 décembre à Djibouti, avait été interpellé et placé en garde à vue à son arrivée dimanche, à l’aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle après son extradition par les autorités djiboutiennes. Selon la présidence djiboutienne, Peter Chérif était entré à Djibouti par la mer depuis le Yémen, dans la ville littorale d’Obock, avec de faux documents d’identité yéménites.
UN DES DJIHADISTES FRANÇAIS LES PLUS RECHERCHÉS
Proche des frères Chérif et Saïd Kouachi, les auteurs de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015, Peter Chérif, alias Abou Hamza, 36 ans, ancien délinquant converti à l’islam radical au début des années 2000, a notamment fait partie de la filière dite des Buttes-Chaumont, à Paris. Il avait rejoint la nébuleuse islamiste Al Qaïda et combattu en Irak en 2004, où il avait été capturé.
Il avait réussi à s’échapper en 2007, avant d’être arrêté de nouveau en Syrie, puis extradé vers la France, où il s’était volatilisé le dernier jour de son procès, lors duquel il avait comparu libre, début 2011. Il avait alors disparu au Yémen, dont la branche locale d’Al Qaïda revendiquera trois ans plus tard le massacre de Charlie Hebdo (12 morts) le 7 janvier 2015. C’était un des djihadistes français les plus recherchés.
Son arrestation à Djibouti est “une très bonne nouvelle parce que ce terroriste a joué un rôle important dans l’organisation de l’attentat contre Charlie Hebdo”, avait déclaré vendredi la ministre française des Armées, Florence Parly. L’instruction du dossier des attentats de janvier 2015 a été close le 19 novembre dernier et le parquet de Paris a requis le renvoi de 14 personnes devant une cour d’assises composée de magistrats professionnels.
Les avocats des parties civiles de ces attentats (outre Charlie Hebdo, la prise d’otages meurtrière d’une supérette cacher et l’assassinat d’une policière) espèrent que son arrestation pourra apporter des réponses aux questions qui se posent encore, notamment sur les commanditaires. Le parquet de Paris avait cependant précisé vendredi qu’il n’était pas visé par un mandat d’arrêt dans le dossier des attentats de janvier 2015.
édité par Arthur Connan
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