Marine Le Pen a exhorté lundi les électeurs du Front national à ne pas participer à la primaire de la droite et du centre, accusant implicitement de "manoeuvre" les favoris du scrutin, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, qui leur tendent la main. Le maire de Bordeaux a invité à voter, le 27 septembre sur France Inter, les "déçus du hollandisme" et les "électeurs du Front national, qui tout d'un coup ouvrent les yeux et se rendent compte de l'absurdité du programme de ce parti".
Nicolas Sarkozy fait par ailleurs campagne sur des thèmes de prédilection du Front national - identité, immigration - et estime, dans son ouvrage "La France pour la vie" notamment, qu'on "ne peut exclure des millions de gens qui croient dans nos idées au seul motif que, une ou plusieurs fois dans le passé, ils ont exprimé un vote pour un candidat du Front national". "Ça n'est pas notre affaire. C'est une manœuvre que d'appeler d'autres électeurs à venir participer à la primaire.
C'est la primaire de la droite et du centre, par conséquent il me semble que c'est aux électeurs et aux adhérents de la droite et du centre de se déplacer", a réagi Marine Le Pen sur France 2. A gauche aussi, le concept de primaire "ouverte" passe mal. Le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré dimanche au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro que les électeurs de gauche étaient "libres" d'aller voter mais a rappelé que cela imposait de signer une charte d'adhésion aux valeurs de la droite et du centre.
"Et quand j’entends Nicolas Sarkozy, a-t-il poursuivi, j’ai parfois un problème avec ce qu’il défend comme valeurs". La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a été, elle, catégorique : "A un électeur de gauche qui s’interrogerait, je lui répondrais de ne surtout pas y aller, ce serait totalement malsain que de s’occuper d’une primaire Les Républicains basée sur les valeurs de la droite". "Occupons-nous plutôt de notre primaire à nous!, a-t-elle lancé dimanche sur France 2.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)
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