Le meurtre d'une dirigeante du parti conservateur au pouvoir en Espagne, dont est soupçonnée une femme qui avait perdu son travail, laissait mardi en état de choc la classe politique qui a suspendu la campagne électorale pour les élections européennes. Connue pour son fort caractère, Isabel Carrasco, présidente de la province de Leon et de chef du Parti populaire (PP) de la ville, a été tuée lundi à Leon de plusieurs balles, alors qu'elle traversait un pont piétonnier. Ce crime a semé la consternation en Espagne, peu habitué à ce type d'attaques depuis la fin des attentats du groupe armé séparatiste basque ETA qui ont visé notamment des élus dans les années 1990 et au début des années 2000.
La presse publiait mardi la photo du corps de l'élue couverte d'un drap, certains journaux s'inquiétant d'une montée de la haine contre la classe politique dans un pays écrasé par la crise et un chômage record de près de 26%. Le Parti populaire du chef du gouvernement Mariano Rajoy a immédiatement annulé tous ses engagements politiques, ainsi que le parti socialiste, principale formation d'opposition. Et le débat prévu mardi entre les deux têtes de listes du PP et du PSOE, Miguel Arias Cañete et Elena Valenciano a été annulé.
Une vengeance personnelle
Une mère de 55 ans et sa fille de 35 ans, immédiatement arrêtées après le meurtre, étaient toujours interrogées mardi par la police qui recherchait également l'arme du crime. Maria Montserrat Gonzalez Fernandez et sa fille Montserrat Triana Martinez Gonzalez, sont toutes deux des militantes du Parti populaire local, a affirmé une porte-parole local du parti. Le ministère de l'Intérieur a immédiatement affirmé lundi qu'il s'agissait d'une "vengeance personnelle".
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