Le pétrole remonte mardi, les rebelles Houthis du Yémen se disant déterminés à poursuivre leurs attaques sur des navires marchands en mer Rouge, route commerciale cruciale dans le transport des hydrocarbures, malgré l'annonce de la création d'une nouvelle force multinationale de protection maritime.
Vers 14H55 GMT (15H55 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 1,19%, à 78,88 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, montait de 1,12%, à 73,28 dollars.
Certains navires de transport "pétroliers évitent désormais la mer Rouge en raison des attaques de drones et de missiles" des rebelles Houthis du Yémen, ce qui peut offrir un certain soutien aux prix du baril, a noté David Morrison, analyste de Trade Nation.
Plusieurs géants du transport maritime, dont la major pétrolière et gazière britannique BP, avaient annoncé depuis vendredi que leurs navires éviteraient le point d'entrée ou de sortie de la mer Rouge, le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique.
Ces attaques sont susceptibles de "perturber la principale route d'exportation du pétrole du Golfe", via le canal de Suez, a souligné Ricardo Evangelista, analyste d'ActivTrades.
Cela "impliquerait de réacheminer le transport maritime entre l'Asie et l'Europe vers la route beaucoup plus longue au large du Cap, les prix du pétrole étant susceptibles d'augmenter proportionnellement aux coûts supplémentaires entraînés et aux perturbations de l'approvisionnement", a-t-il ajouté.
"Le consensus parmi les investisseurs semble être, du moins pour l'instant, que la menace sera de courte durée car les militants yéménites pourraient manquer de ressources pour poursuivre leurs attaques alors que la réaction internationale s'accélère", a cependant tempéré cet analyste.
Lundi, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé la formation en mer Rouge d'une coalition de dix pays afin de faire face à ces attaques répétées.
Outre les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne et les Seychelles doivent prendre part à cette coalition.
Mais les Houthis, soutenus par l'Iran, se sont dits déterminés à poursuivre leurs attaques.
Selon la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), basée à Londres, 12% du commerce mondial passe normalement par la mer Rouge.
Les expéditions de pétrole via le détroit de Bab al-Mandab (puis le canal de Suez ou l'oléoduc Suez-Méditerranée) représentaient environ 12% du total du pétrole acheminé par voie maritime dans le monde au premier semestre 2023, et les expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL) via ces routes à cette période constituaient environ 8% du commerce de GNL mondial, selon une note de S&P Global Commodity Insights.
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence gazière européenne, chutait mardi de 7,80%, à 32,750 euros le mégawattheure (MWh), rendant une partie de ses gains de la veille à cause des températures douces qui minent les perspectives de consommation.
Plus tôt durant la séance, il avait chuté à 32,10 euros, un plus bas depuis début septembre.
La veille, le cours avait lui aussi été soutenu par les craintes pour l'approvisionnement liées aux attaques Houthis en mer Rouge.
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