Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a rendu hommage aux victimes des bombardements atomiques à Hiroshima et Nagasaki. Mais ses deux discours, tenus à trois jours d’intervalle, étaient semblables à 93 % a révélé une application de plagiat. Seuls les noms des villes ont été changés.
Selon les victimes des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, ce triste double anniversaire historique aurait bien mérité au moins deux discours différents. Au Japon, le Premier ministre Shinzo Abe a été récemment épinglé pour avoir prononcé quasiment le même discours lors des cérémonies de commémoration.
Le 9 août dernier, Shinzo Abe s’est donc recueilli et a pris la parole, pour les 75 ans de la bombe atomique à Nagasaki, comme il l’avait fait trois jours plus tôt à Hiroshima.
Sauf que le deuxième discours, délivré à trois jours d’intervalle, avait comme un air de déjà-vu. Mêmes paragraphes aux mêmes endroits, mêmes phrases… Seuls les lieux ont été changés comme on peut le constater dans les transcriptions en anglais du discours tenu à Hiroshima et de celui prononcé à Nagasaki.
93 % de similitude, révèle une application de plagiat
« Aujourd’hui, pour l’ouverture de la cérémonie mémorielle pour la paix à Nagasaki [Hiroshima] à l’occasion du 75e anniversaire du bombardement atomique, je veux exprimer avec le plus grand respect mes sincères condoléances au grand nombre de victimes de la bombe atomique… » Ainsi commencent les deux discours, au mot près, avec seul le nom de la ville changé.
Pour la suite des paragraphes et pour la fin du texte, les mots étaient quasiment identiques, mis à part un des onze paragraphes, davantage remanié dans la forme.
Comme l’écrit le Mainichi Shimbun , l’un des journaux les plus populaires du Japon, une application de plagiat a révélé que les deux discours étaient similaires à 93 %.
« Un manque de respect », estime un survivant
Cette presque copie conforme est dénoncée par les survivants de ces bombardements meurtriers. « C’est toujours le même discours, chaque année. Il a juste changé le mot Hiroshima par Nagasaki. C’est un manque de respect pour les survivants de la bombe atomique », a ainsi critiqué l’un d’entre eux, alors que d’autres dénoncent l’inaction de Shinzo Abe concernant le désarmement nucléaire.
L’entourage du Premier ministre s’est défendu, expliquant qu’une telle situation était « inévitable ».
Ce n’est pas la première fois qu’une personnalité politique est accusée de s’auto-plagier. Lors de son discours du Trocadéro à Paris en mars 2017, François Fillon avait ainsi repris mot pour mot une partie de son discours de politique générale de 2007, à l’Assemblée nationale.
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