Le président du Parlement indonésien, troisième personnage de l'État, a été inculpé de corruption dans une énorme affaire de pots-de-vin impliquant de nombreux responsables politiques, notamment des ex-ministres et gouverneurs, a indiqué lundi soir la Commission pour l'éradication de la corruption (KPK). Setya Novanto, l'un des hommes politiques les plus influents de ce pays d'Asie du Sud-Est, est soupçonné d'avoir abusé de son pouvoir pour s'enrichir et faire bénéficier d'autres personnes de fonds publics provenant du budget destiné à la mise en place d'un système de cartes d'identité électroniques, a précisé la KPK.
Près de 150 millions d'euros au total auraient été détournés des caisses de l'État dans le cadre de ce scandale retentissant, sur la période 2009-2015, selon la Commission pour l'éradication de la corruption. Cet organisme, indépendant du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, est chargé de mener des enquêtes et des poursuites dans les affaires de corruption, avec le pouvoir d'ordonner l'interpellation de suspects et de les inculper. "Abus d'autorité" Député depuis 2009, M. Novanto est soupçonné d'avoir "abusé de son autorité et de sa position pour enrichissement personnel ou pour l'intérêt d'une société", a déclaré le président de la KPK, Agus Rahardjo, lors d'une conférence de presse.
Setya Novanto, qui est aussi le président du parti Golkar, membre de la coalition au pouvoir, figure parmi les nombreux hommes politiques qui auraient perçu des pots-de-vin estimés à plus d'un tiers du budget total de 384 millions d'euros destiné aux nouvelles cartes d'identité électronique, selon la KPK. M. Novanto avait été mis en cause dans un précédent scandale de corruption, où il était soupçonné d'avoir extorqué une participation dans la multinationale américaine Freeport-McMoRan exploitant l'une des plus grandes mines d'or et de cuivre à ciel ouvert au monde, en Papouasie (est).
Face à la polémique, M. Novanto avait démissionné de la présidence du Parlement tout en restant député. Après avoir été mis hors de cause, il est redevenu président du Parlement en 2016. Dans son dernier classement, l'ONG Transparency International place l'Indonésie au 90e rang des pays les plus corrompus, sur 176 nations. Plus le rang est faible, plus le pays est jugé corrompu.
1 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2017 (11:57 AM)50 milliards pour le Sénégal, 50 milliards pour le Mali, 50 milliards pour le Niger, etc....
Juste pour avoir notre photo sur une carte. Qui dit mieux.
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