Après bientôt un an de présidence de Donald Trump, les Américains lambda, la classe politique, mais aussi les journalistes montrent des signes de lassitude aigue quant aux vociférations quotidiennes émanant du compte Twitter du locataire de la Maison Blanche. « De plus en plus de personnes sont tentées de recourir à l’une des solutions suivantes : ignorer les tweets, les nier ou tenter de les balayer d’un revers de main », constate le Los Angeles Times.
« Si le désir de minimiser les tirades présidentielles est compréhensible, il comporte tout de même un risque », estime le quotidien. « Car refuser d’accorder du crédit aux propos de Donald Trump ne neutralise pas leur pouvoir. Certes, les médias ne devraient pas se laisser dominer par chaque tweet du président, mais la bêtise trumpienne appelle à ce que nous nous y opposons ». Et le Los Angeles Times de prévenir : « N’oublions pas : l’idée selon laquelle la folie de Trump pourrait s’effondrer sous son propre poids est morte le jour où il a été élu président ».
En Haïti, l’émotion est toujours vive après les propos intolérables de Donald Trump qui a qualifié les pays d’Afrique, le Salvador et Haïti de « trous à merde ».
Dans une tribune, publiée aujourd’hui sur le site Alterpresse, l’auteure haïtienne Marie-Célie Agnant fustige le « racisme qui porte des individus de la trempe de Donald Trump à la présidence des États-Unis ». La meilleure façon d’y résister reste l’indignation, estime l’auteure. L’indignation face « à ce manque d’humanité qui porte un vulgaire bipède à prendre la parole et à débiter, en toute quiétude, sans crainte de représailles, incongruités et âneries de toutes sortes ».
Pour exprimer leur indignation, des partis d’opposition annoncent justement une marche contre les propos racistes de Donald Trump pour le 22 janvier. Les organisateurs, qui « invitent tous les secteurs de la vie nationale haïtienne, sans distinction aucune » à se joindre à cette manifestation, expliquent vouloir marcher « pour dire à Donald Trump que sa déclaration n’affecte que sa personne et le crachat qu’il a lancé est retombé sur son propre visage. Nous marcherons pour apprendre à Monsieur Trump que nous sommes ce peuple qui a donné à la liberté sa vraie dimension, sa dimension universelle », rapporte Haïti Press Network.
Dans ce contexte, Le Nouvelliste estime que l’attitude du Premier ministre haïtien laisse largement à désirer. « On ne sait pas s’il a dit ça. Il a dit qu’il ne les a pas dits. Mais s’il les avait dits, ce serait regrettable », a déclaré le chef du gouvernement haïtien concernant les déclarations du président américain, rappelle le quotidien.
« Les propos de Donald Trump soulèvent l’indignation dans le monde entier. Mais le Premier ministre haïtien est installé dans un doute confortable et défend presque le mal élevé Trump », s’insurge Frantz Duval qui conclut : « On peut se demander si le pays est gouverné. Si le Premier ministre est à sa place. Si l’insulte n’est pas méritée. Depuis le fameux « Pays de merde » de Trump, nous sommes bien servis ».
Venezuela : gouvernement confirme la mort d’Oscar Perez
Les articles au sujet de l’action menée contre Oscar Perez et la mort de cet ancien policier vénézuélien ne manquent pas aujourd’hui. Mais les commentaires se font plutôt rares. Une exception est à trouver dans le quotidien d’opposition El Nacional qui écrit : « Déployer des chars, faire usage d’armes de guerre et avoir recours à une force ridiculement disproportionnée pour liquider un petit groupe, même si celui-ci se montrait déterminé de lutter jusqu’à la mort, constitue une faute indéniable », estime le journal.
« Mais cela met avant tout en lumière la guerre à l’intérieur du parti gouvernemental, le PSUV, où, en dépit d’un vrai leader dominant à la Chavez, grouillent une multitude de chefaillons qui tentent de survivre en fanfaronnant et en jouant les gros bras ». Et l’éditorialiste de conclure : « La mort d’Oscar Perez et de son groupe rebelle nous montre le visage d’un Venezuela qui dépend désormais d’un jeu de dés, avec le hasard comme seul arbitre de son destin ».
Équateur : l’ex-président Correa quitte son propre pays
En Équateur, l’ancien président Rafael Correa s’est séparé d’Alliance pays, le mouvement de gauche qu’il avait lui-même fondé en 2006. Deux douzaines d’autres dirigeants et élus du parti quittent également le parti afin de créer avec Rafael Correa une nouvelle formation politique baptisée « La Révolution citoyenne », un terme que l’ex-chef de l’État utilise souvent pour décrire son mouvement socialiste qui vise la réduction des inégalités en Équateur, rapporte El Pais.
La cause de cette scission ? L’actuel président Lenin Moreno, que Rafael Correa avait lui-même lancé dans la course présidentielle pour lui succéder à la tête de l’État, est depuis tombé en disgrâce. Lenin Moreno a eu l’idée d’organiser un référendum le mois prochain. Les Équatoriens seront alors appelés à se prononcer sur un amendement constitutionnel qui empêcherait à tout jamais Rafael Correa à se représenter à la présidence.
2 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2018 (12:00 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (13:52 PM)Participer à la Discussion