L'administration de Barack Obama est accusée d'avoir versé une rançon de 400 millions de dollars à l'Iran contre des prisonniers. Washington dément et donne sa version des faits: il s'agirait du remboursement d'une dette datant de 1979.
L'administration américaine a reconnu mercredi 3 avoir versé en janvier 400 millions de dollars en liquide à l'Iran mais a démenti qu'il s'agissait d'une rançon versée pour la libération de cinq américains. Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, a affirmé que "verser des rançons pour des otages est contraire à la politique des Etats-Unis".
L'information avait été donnée le même jour par le Wall Street Journal qui révélait que des liasses de billets issues de banques européennes, en euros et en francs suisses, avaient été envoyées à l'Iran dans un cargo. Selon Washington cette somme serait en fait le remboursement d'une dette qui remonte à la Révolution islamique de 1979: l'Iran et les Etats-Unis ayant rompu leurs relations diplomatiques en 1980, Barack Obama a profité de l'accord sur le nucléaire iranien de janvier 2016 pour rembourser la somme en question. Cette somme était celle d'un contrat d'armement réalisé entre les Etats-Unis et le Shah Mohammad Reza Pahlavi mais avec la proclamation de la Révolution islamique le contrat n'a pas été honoré, obligeant les Etats-Unis à rembourser la somme. La décision avait été rendue par le Tribunal arbitral de La Haye créé pour régler ce différend américano-iranien.
Pour le Wall Street Journal l'affaire est plus compliquée que ce qu'explique Washington. Le 16 janvier dernier, après la signature de l'accord sur le nucléaire, les Etats-Unis annonçaient l'échange de prisonniers avec l'Iran: quatre irano-américain et un journaliste américain étaient libérés contre la "clémence" envers sept détenus iraniens sur le sol américain. Mais selon des sources iraniennes l'arrivée de l'argent aurait eu lieu le même jour que le départ des otages, une coïncidence jugée trop forte pour ne pas faire de lien entre les deux évènements.
Ces révélations enchantent le Parti républicain, qui, en pleine campagne présidentielle voit une occasion d'attaquer ses opposants démocrates. Donald Trump n'a d'ailleurs pas attendu très longtemps avant de s'en prendre à Hillary Clinton, qui n'est plus secrétaire d'Etat depuis 2013. Il a écrit sur Twitter: "Notre incompétente secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, est celle qui a commencé les négociations pour donner 400 millions de dollars, en liquide, à l'Iran. Scandale!"
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