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Le chef de l'Etat a annoncé une série de mesures fortes pour renforcer la lutte contre les actes antijuifs.
Emmanuel Macron avait promis la plus grande fermeté contre l'antisémitisme. Mardi 20 février au soir, à l'occasion du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le chef de l'Etat a annoncé une série de mesures fortes pour renforcer la lutte contre les actes antijuifs. Voici ce qu'il faut retenir du discours du président de la République devant les représentants de la communauté juive.
Une nouvelle définition de l'antisémitisme qui intègre l'antisionisme
Emmanuel Macron a annoncé que la France allait adopter dans ses textes de référence une définition de l'antisémitisme élargie à l'antisionisme. "La France, qui l'a endossée en décembre avec ses partenaires européens, mettra en œuvre la définition de l'antisémitisme adoptée par l'Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah", qui intègre l'antisionisme, a-t-il dit. Le président de la République l'a rappelé que "l'antisionisme est une des formes modernes de l'antisémitisme."
"Il ne s'agit pas de modifier le Code pénal, encore moins d'empêcher ceux qui le veulent de critiquer la politique israélienne", a précisé le chef de l'Etat. "Il s'agit de préciser et raffermir les pratiques des nos forces de l'ordre, de nos magistrats, de nos enseignants. De leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent, derrière le rejet d'Israël, la négation même de l'existence même d'Israël, la haine du Juif la plus primaire."
L'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA) a rédigé la définition de l'antisémitisme suivante (PDF en anglais) : "L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs, qui peut être exprimée sous la forme d'une haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l'antisémitisme visent à des individus juifs ou non juifs et / ou à leurs biens, à des institutions juives et à des bâtiments religieux."
A cette définition, l'IHRA ajoute que les manifestations de cet antisémitisme "peuvent inclure le ciblage de l'Etat d'Israël, conçu comme une communauté juive. Toutefois, les critiques d'Israël à un niveau semblable à celles formulées à l’encontre d’un autre pays ne sauraient être considérées comme antisémites."
Une proposition de loi pour lutter contre la haine sur internet en mai
Une proposition de loi contre la haine sur Internet sera déposée en mai,, a assuré Emmanuel Macron. Le texte sera déposé par la députée La République en marche Laetitia Avia et reprendra les propositions de son rapport sur le sujet, a ajouté le chef de l'Etat.
Ce texte "reprendra les propositions" faites dans un rapport remis en septembre au Premier ministre, qui vise à renforcer la pression sur les plateformes numériques, a-t-il dit. Cette loi imposera aux plateformes de retirer les contenus appelant à la haine "dans les meilleurs délais" et de "mettre en oeuvre toutes les techniques permettant de repérer l'identité" de leurs auteurs et enfin responsabilisera ces plateformes sur le plan juridique.
Emmanuel Macron souhaite "adopter nos sanctions à la société numérique". Le chef de l'Etat veut "pouvoir interdire la présence sur un réseau social de personnes coupables de propos racistes et antisémites, comme on interdit les hooligans dans les stade". Il entend également "faire en sorte que les condamnations pour actes racistes et antisémites soient publiées". En revanche, il s'est prononcé contre l'interdiction générale de l'anonymat sur internet qui pourrait "aller vers le pire".
La dissolution de trois associations d'extrême droite, dont le Bastion social
Emmanuel Macron a annoncé qu'il avait demandé au ministre de l'Intérieur "d'engager des procédures visant à dissoudre des associations ou groupements qui par leur comportement nourrissent la haine, promeuvent la discrimination ou appellent à l'action violente". A commencer par trois organisations d'extrême droite : le Bastion social, Blood and Honour Hexagone et Combat 18.
Un "audit" des établissements touchés par "la déscolarisation"
Emmanuel Macron a annoncé le lancement d'un "audit" des établissements scolaires touchés par la "déscolarisation" des enfants de confession juive. Déplorant que des élèves de certains quartiers soient "trop souvent" obligés de "quitter l'école publique", le chef de l'Etat a chargé son ministre de l'Education d'évaluer ce phénomène pour que l'école joue à plein "son rôle de rempart républicain".
Le constat d'une "résurgence de l'antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde guerre mondiale"
"Depuis plusieurs années, et la situation s'est encore aggravée ces dernières semaines, notre pays - comme d'ailleurs l'ensemble de l'Europe et la quasi-totalité des démocraties occidentales - est confronté à une résurgence de l'antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde Guerre mondiale", a déploré le chef de l'Etat, avant de poursuivre : "A nouveau, depuis plusieurs années, l'antisémitisme tue en France."
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