L’homme d’affaires australo-roumain a renoncé à sa plainte contre la BBC, qui avait révélé dans un documentaire explosif des soupçons de corruption concernant l’acquisition, par sa holding Petro-Tim, de blocs pétroliers et gaziers au Sénégal. Il mise désormais sur l’agro-business pour faire oublier cette affaire qui a écorné son image et lui vaut d’être dans le viseur des autorités judiciaires américaines, britanniques et suisses.
Frank Timis est en train de s’offrir une nouvelle virginité. L’homme d’affaires australo-roumain veut faire oublier l’enquête de la BBC qui avait révélé des soupçons de pratiques frauduleuses qui lui auraient permis de se voir attribuer deux concessions pétrolières et gazières au large des co?tes sénégalaises.
Pour y arriver, il mise sur l’agro-business. Il a fondé African Agriculture Inc (AAGR) qu’il veut faire entrer en Bourse mi-2023. Et d’ici à cette échéance, il espère soigner sa réputation grâce à une campagne de communication bien orchestrée, avec l’appui d’un état-major remanié comprenant, entre autres pointures, des financiers réputés.
Africa Magazine, le bimensuel qui s’intéresse à l’actualité minière en Afrique, a fouillé ces nouvelles aventures de Frank Timis dans son numéro paru ce lundi 5 décembre. Du scandale politico-financier à ses activités de prospection de nouvelles débouchées en Arabie saoudite, en passant par ses manœuvres pour faciliter l’introduction en Bourse d’AAGR, la publication a retracé le parcours de l’homme d’affaires ces dix dernières années. Mais il ressort de ce travail de fourmi, dont nous reprenons une bonne partie, que ce dernier n’est pas encore sorti de l’auberge.
Frank Timis est en train de s’offrir une nouvelle virginité. L’homme d’affaires australo-roumain veut faire oublier l’enquête de la BBC qui avait révélé des soupçons de pratiques frauduleuses qui lui auraient permis de se voir attribuer deux concessions pétrolières et gazières au large des co?tes sénégalaises.
Pour y arriver, il mise sur l’agro-business. Il a fondé African Agriculture Inc (AAGR) qu’il veut faire entrer en Bourse mi-2023. Et d’ici à cette échéance, il espère soigner sa réputation grâce à une campagne de communication bien orchestrée, avec l’appui d’un état-major remanié comprenant, entre autres pointures, des financiers réputés.
Africa Magazine, le bimensuel qui s’intéresse à l’actualité minière en Afrique, a fouillé ces nouvelles aventures de Frank Timis dans son numéro paru ce lundi 5 décembre. Du scandale politico-financier à ses activités de prospection de nouvelles débouchées en Arabie saoudite, en passant par ses manœuvres pour faciliter l’introduction en Bourse d’AAGR, la publication a retracé le parcours de l’homme d’affaires ces dix dernières années. Mais il ressort de ce travail de fourmi, dont nous reprenons une bonne partie, que ce dernier n’est pas encore sorti de l’auberge.
Crédit de carbone et luzerne
AAGR a été lancée en mars 2022. Basée à New York, l’entreprise est contrôlée à plus de 80 % par Global Commodities & Investments Ltd, une holding de Frank Timis immatriculée aux Îles Caïmans, d’après Africa Magazine.
AAGR dispose de deux concessions à Agadez au Niger (près de 2 millions d’hectares) et à Dagana (Saint-Louis) au Sénégal (20 000 hectares). L’entreprise produit et revend du crédit de carbone généré par sa plantation d’arbres. Elle cultive en même temps de la luzerne, une plante utilisée pour l’alimentation de bétail, avec l’ambition d’approvisionner l’Afrique de l’Ouest, les pays du Golfe et l’Europe.
Africa Magazine informe que Frank Timis veut faire entrer AAGR en Bourse. Il a introduit la demande auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street. L’opération est prévue à mi-2023. Objectif déclaré : lever plusieurs dizaines de millions de dollars sur le Nasdaq.
D’ici à cette échéance, l’homme d’affaires australo-roumain s’emploie à lustrer son image. Exemple : aux protestations des communautés locales qui demandent la restitution de leurs terres, il oppose ses «bonnes œuvres» réalisées à Dagana et s’appuie, selon Africa Magazine, sur «un narratif d’agriculture durable patiemment distillé par les équipes de Timis au cours des derniers mois».
En outre, signale le bimensuel, les «mérites» de Frank Timis sont vantés par des articles parus dans des journaux anglophones comme les quotidiens nigérians The Vanguard et The Nation. Aussi, souligne la même source, «AAGR a financé la production d’un documentaire laudateur sur la chaîne CNBC Africa». Sans compter que l’homme d’affaires «vante aussi un partenariat avec l’USAID ainsi qu’avec la Louisiana State University (LSU), dédié à la recherche sur les ‘ressources génétiques sénégalaises’».
Pour dérouler sa stratégie, Frank Timis a mis en place un nouvel état-major. Celui-ci est trié sur le volet. Il comprend, notamment, des financiers de réputés comme l’ancien banquier d’affaires Allan Kessler (Goldman Sachs et Morgan Stanley). Ce dernier s’est rendu plusieurs fois au Niger et au Sénégal, pour visiter les concessions de AAGR. Africa Magazine ajoute qu’«il a récemment aussi prospecte? des terres en Mauritanie».
Parmi les membres de l’état-major de Timis, le bimensuel cite également le Sénégalais Gora Seck. Ce riche entrepreneur est actif dans la riziculture et les mines. Kessler le rencontre lors de ses déplacements. Il n’est pas le seul appui de l’homme d’affaires australo-roumain, mais il a un atout de poids : «il connaît bien la concession (de Dagana) pour avoir été un actionnaire minoritaire et un président du prédécesseur d'AAGR, Senhuile, jusqu' son rachat par Frank Timis sept ans plus tard».
AAGR dispose de deux concessions à Agadez au Niger (près de 2 millions d’hectares) et à Dagana (Saint-Louis) au Sénégal (20 000 hectares). L’entreprise produit et revend du crédit de carbone généré par sa plantation d’arbres. Elle cultive en même temps de la luzerne, une plante utilisée pour l’alimentation de bétail, avec l’ambition d’approvisionner l’Afrique de l’Ouest, les pays du Golfe et l’Europe.
Africa Magazine informe que Frank Timis veut faire entrer AAGR en Bourse. Il a introduit la demande auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street. L’opération est prévue à mi-2023. Objectif déclaré : lever plusieurs dizaines de millions de dollars sur le Nasdaq.
D’ici à cette échéance, l’homme d’affaires australo-roumain s’emploie à lustrer son image. Exemple : aux protestations des communautés locales qui demandent la restitution de leurs terres, il oppose ses «bonnes œuvres» réalisées à Dagana et s’appuie, selon Africa Magazine, sur «un narratif d’agriculture durable patiemment distillé par les équipes de Timis au cours des derniers mois».
En outre, signale le bimensuel, les «mérites» de Frank Timis sont vantés par des articles parus dans des journaux anglophones comme les quotidiens nigérians The Vanguard et The Nation. Aussi, souligne la même source, «AAGR a financé la production d’un documentaire laudateur sur la chaîne CNBC Africa». Sans compter que l’homme d’affaires «vante aussi un partenariat avec l’USAID ainsi qu’avec la Louisiana State University (LSU), dédié à la recherche sur les ‘ressources génétiques sénégalaises’».
Pour dérouler sa stratégie, Frank Timis a mis en place un nouvel état-major. Celui-ci est trié sur le volet. Il comprend, notamment, des financiers de réputés comme l’ancien banquier d’affaires Allan Kessler (Goldman Sachs et Morgan Stanley). Ce dernier s’est rendu plusieurs fois au Niger et au Sénégal, pour visiter les concessions de AAGR. Africa Magazine ajoute qu’«il a récemment aussi prospecte? des terres en Mauritanie».
Parmi les membres de l’état-major de Timis, le bimensuel cite également le Sénégalais Gora Seck. Ce riche entrepreneur est actif dans la riziculture et les mines. Kessler le rencontre lors de ses déplacements. Il n’est pas le seul appui de l’homme d’affaires australo-roumain, mais il a un atout de poids : «il connaît bien la concession (de Dagana) pour avoir été un actionnaire minoritaire et un président du prédécesseur d'AAGR, Senhuile, jusqu' son rachat par Frank Timis sept ans plus tard».
Traqué aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suisse…
Malgré sa reconversion dans l’agro-business, Frank Timis n’est pas au bout de ses peines. En mars dernier, au sortir d’une procédure onéreuse, il a abandonné ses poursuites contre la BBC. Mais ses avocats doivent rester en alerte maximale puisque leur client est toujours dans le viseur du Department of Justice (DOJ) et du FBI aux États-Unis. Le Serious Fraud Office (SFO) britannique s’intéresse également à lui pour des soupçons de corruption.
Ces enquêtes ont été ouvertes en février 2020 à la suite des révélations de la BBC.
La justice fédérale suisse n’est pas en reste. Elle a lancé contre lui une procédure pour des soupçons de blanchiment de fonds. Craignant les conséquences du Brexit, Timis, qui opérait au Royaume-Uni, s’était installé à Lucerne, en Suisse. Selon Africa Magazine, cette enquête «a conduit au gel d'un compte bancaire fin 2019 à la suite d'un signalement de l'établissement genevois Heritage sur lequel il avait placé une partie des fonds issus de la cession des blocs à BP».
Le bimensuel ajoute qu’«une piste d’enquête s'intéresse à Dorchester Overseas Ltd, un véhicule financier enregistré aux Îles Caïmans». «Selon le document officiel transmis à la SEC, Global Commodities & Investments Ltd, la maison mère d'AAGR, indique avoir investi plusieurs dizaines de millions de dollars dans la société depuis sa création», précise le journal.
La même source ajoute : «À Dakar, Frank Timis n'est pas non plus épargné. Il est visé depuis août dernier par une plainte d'un collectif d'éleveurs pour spoliation de terres, qui a débouché sur une saisine de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Un comité de magistrats et de policiers doit bientôt enquêter sur les conditions dans lesquelles l'homme d'affaires a mis la main sur les 20 000 hectares de terres d'AAGR au nord-ouest du Sénégal.»
Comme quoi, l’homme d’affaires australo-roumain a beau chercher à montrer patte blanche, les éclaboussures de l’affaire Petro-Tim lui collent à la peau.
Ces enquêtes ont été ouvertes en février 2020 à la suite des révélations de la BBC.
La justice fédérale suisse n’est pas en reste. Elle a lancé contre lui une procédure pour des soupçons de blanchiment de fonds. Craignant les conséquences du Brexit, Timis, qui opérait au Royaume-Uni, s’était installé à Lucerne, en Suisse. Selon Africa Magazine, cette enquête «a conduit au gel d'un compte bancaire fin 2019 à la suite d'un signalement de l'établissement genevois Heritage sur lequel il avait placé une partie des fonds issus de la cession des blocs à BP».
Le bimensuel ajoute qu’«une piste d’enquête s'intéresse à Dorchester Overseas Ltd, un véhicule financier enregistré aux Îles Caïmans». «Selon le document officiel transmis à la SEC, Global Commodities & Investments Ltd, la maison mère d'AAGR, indique avoir investi plusieurs dizaines de millions de dollars dans la société depuis sa création», précise le journal.
La même source ajoute : «À Dakar, Frank Timis n'est pas non plus épargné. Il est visé depuis août dernier par une plainte d'un collectif d'éleveurs pour spoliation de terres, qui a débouché sur une saisine de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Un comité de magistrats et de policiers doit bientôt enquêter sur les conditions dans lesquelles l'homme d'affaires a mis la main sur les 20 000 hectares de terres d'AAGR au nord-ouest du Sénégal.»
Comme quoi, l’homme d’affaires australo-roumain a beau chercher à montrer patte blanche, les éclaboussures de l’affaire Petro-Tim lui collent à la peau.
14 Commentaires
Zzzz
En Décembre, 2022 (16:48 PM)Lg18
En Décembre, 2022 (16:51 PM)Koromakka
En Décembre, 2022 (20:10 PM)Amsa
En Décembre, 2022 (17:20 PM)Reply_author
En Décembre, 2022 (22:21 PM)Amsa
En Décembre, 2022 (17:36 PM)Ce mec il n'a rien absolument rien que des emprunts aupres des Institutions Financieres, c'est un faux et un fraude investisseur.
Mdr
En Décembre, 2022 (18:07 PM)article truffé de fautes, mais en tout genre
même le code html a vrillé
Nono
En Décembre, 2022 (18:47 PM)Citoyen
En Décembre, 2022 (18:55 PM)Participer à la Discussion