Deux embarcations chargées d'émigrés africains sont arrivées aux abords de la côte sud de l'île de Tenerife, mardi 16 mai, et leurs 117 passagers ont été conduits à terre par un bâtiment du sauvetage maritime. Plus d'un millier de sans-papiers partis des côtes africaines à bord de grandes barques de pêcheurs ont accosté dans l'archipel espagnol des Canaries, au large du Maroc, depuis le 12 mai.
Cette nouvelle vague d'arrivées porte à environ 6 000 le nombre d'Africains qui ont surmonté les dangers de cette traversée pour prendre pied en Europe au cours des premiers mois de l'année. En 2005, 4 700 arrivées avaient été répertoriées. En 2002, 9 875 Africains avaient été appréhendés à leur arrivée sur l'archipel par les services maritimes, soit le plus grand nombre jamais enregistré.
Après avoir été examinés par les services de la Croix-Rouge, les nouveaux venus ont été conduits dans l'un des locaux placés à la disposition des services de police pour qu'un juge prononce, dans les 72 heures, leur ordre d'expulsion. En attendant de pouvoir le mettre à exécution, ce qui ne peut être fait que dans les rarissimes cas où la nationalité de l'immigrant est établie et où l'Espagne a conclu un accord de réadmission avec son pays d'origine, la police les placera dans un centre de rétention pendant 40 jours au plus. Si, durant ce délai, ils n'ont pu être expulsés, ils doivent être libérés, conformément à la loi espagnole.
Dans la pratique, les migrants qui ont pu atteindre l'archipel n'y restent pas. Depuis 2002, les autorités espagnoles les transfèrent par avion sur la péninsule avant l'expiration des 40 jours. C'est à Madrid, à Barcelone ou ailleurs qu'ils sont placés en liberté, avec un ordre d'expulsion inapplicable en poche. Depuis janvier, sur les 6 000 qui ont accosté, plus de 4 000 ont été conduits sur la péninsule et 200 ont été expulsés. Les autres attendent encore dans l'un des centres de rétention.
Le gouvernement espagnol a annoncé, lundi, de nouvelles mesures. La première vice-présidente de l'exécutif, Maria Teresa Fernandez de la Vega, a indiqué que l'Espagne était sur le point de conclure des accords de rapatriement avec le Mali, le Ghana, le Sénégal, le Cap-Vert et le Cameroun. Le dispositif de surveillance sera renforcé, notamment par trois navires patrouilleurs et trois aéronefs, ainsi que par la location d'un satellite.
0 Commentaires
Participer à la Discussion