L'attaque a été déclenchée lorsqu'un groupe de fanatiques religieux a accusé une famille chrétienne locale d'avoir profané le Coran.
"La foule a infligé de sérieux dommages, y compris à des maisons de chrétiens et à plusieurs églises", a affirmé à l'AFP un responsable du gouvernement local, Ahad Noor.
"Des photos et des vidéos de pages du Coran brûlées ont été partagées entre habitants, ce qui a provoqué un tollé", a déclaré de son côté par téléphone Rana Imran Jamil, porte-parole des services de secours de la ville.
Armés de bâtons et de pierres, des hommes ont alors pris d'assaut le quartier à majorité chrétienne de la ville de Faisalabad, a indiqué à l'AFP la police de la zone.
Sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux, on peut voir des responsables musulmans locaux exhorter à l'aide de hauts-parleurs leurs fidèles.
"Les chrétiens ont profané le Coran. Tous les religieux, tous les musulmans doivent s'unir et se rassembler devant la mosquée. Mieux vaut mourir si vous ne vous souciez pas de l'islam", clame un religieux.
Dans une autre vidéo, la foule exige que les blasphémateurs présumés soient punis, alors qu'une croix est arrachée du haut d'un bâtiment.
Des images montrent également de la fumée s'échapper de l'église et du mobilier comme des lits et des chaises incendiés dans la rue.
Selon la police et des responsables des services de secours, au moins quatre églises ont été incendiées tandis que des habitants de ce quartier à majorité chrétienne ont fait état d'une douzaine de bâtiments, utilisés par la communauté chrétienne, endommagés. Ces incidents n'ont toutefois fait aucun blessé.
- Cimetière vandalisé -
Plusieurs milliers de policer ont été envoyés sur place et des dizaines de personnes arrêtées, a indiqué Amir Mir, ministre de l'Information de l'Etat du Penjab dans un communiqué dénonçant également le blasphème qui serait à l'origine de ces incidents.
Un cimetière chrétien a également été vandalisé, ainsi que le bureau du gouvernement local, la foule exigeant des mesures de la part des autorités.
Un face-à-face s'est ensuite engagé entre la police et la foule en colère. La police et les forces paramilitaires ont été déployées "pour contrôler la situation", a expliqué à l'AFP Ahad Noor, un responsable du gouvernement du district.
Selon un rapport de police, des poursuites seraient engagées contre deux hommes chrétiens qui ont fui la région.
"Nous appelons à la justice et à l'action de la part des forces de l'ordre et de ceux qui rendent la justice (...) afin qu'ils interviennent immédiatement et nous assurent que nos vies ont de la valeur dans notre propre patrie", a posté sur le réseau social X (anciennement Twitter) l'évêque de la ville voisine de Lahore, Azad Marshall.
Yasir Bhatti, un Pakistanais chrétien âgé de 31 ans, a raconté avoir fui sa maison, située à proximité d'une des églises incendiées.
"Ils ont cassé les fenêtres, les portes et sorti les réfrigérateurs, les canapés, les chaises et d'autres meubles pour les empiler en face de l'église et les brûler. Ils ont aussi brûlé et profané des bibles", a-t-il affirmé, interrogé au téléphone par l'AFP.
Les Etats-Unis ont exhorté le gouvernement pakistanais à enquêter sur ces attaques.
"Nous sommes profondément choqués que des églises et des maisons aient été ciblées en réponse à une prétendue profanation du Coran au Pakistan", a déclaré mercredi le porte-parole du département d'Etat, Vedant Patel.
"La violence ou la menace de violence n'est en aucun cas une forme acceptable d'expression", a-t-il rappelé. "Nous exhortons les autorités pakistanaises à mener une enquête complète sur ces allégations et à appeler au calme".
La question du blasphème est particulièrement sensible au Pakistan, où même des allégations non prouvées d'offense à l'islam peuvent entraîner assassinats et lynchages.
La Commission indépendante des droits de l'Homme au Pakistan a plusieurs fois souligné que les lois sur le blasphème étaient utilisées comme des armes pour cibler les minorités religieuses et régler des vendettas personnelles, et que ces incidents violents étaient en augmentation constante depuis plusieurs années.
Les chrétiens, qui représentent environ 2% de la population, occupent l'un des échelons les plus bas de la société pakistanaise et sont fréquemment la cible d'allégations de blasphème fallacieuses et infondées.
6 Commentaires
Sinon,il faut s'en prendre aux "blasphèmeurs"et pas à tte une communauté.
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En Août, 2023 (11:43 AM)Reply_author
En Août, 2023 (11:53 AM)Qu'est-ce le populisme médiatique occidental peut égarer...!
Et pourtant, quand les premiers musulmans étaient chassés de la Mecque, c'est bien chez le roi de Nubie qu'ils ont trouvé refuge et protections.
Tous les croyants doivent dénoncer les violences, les blasphèmes d'où qu'ils viennent. Moi, catholique, sénégalais, je n'accepterai jamais que l'on s'en prenne à des sénégalais musulmans. Je suis naïf, je le sais, mais mon humanité est altérité.
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En Août, 2023 (10:41 AM)Reply_author
En Août, 2023 (10:52 AM)Amagara
En Août, 2023 (10:41 AM)Le Pakistan est un cas particulier. Leurs modes d'action semble très élognés des notres. Mais bref, c'est la loi du plus fort. On ne parle ni de justice ni de démocratie. C'est la réalité qu'il faut d'ailleurs accepter, les chrétiens doivent vivre leur foi dans la douleur mais c'est ce que la Bible recommande aussi.
Ce qui est sûr avec cette violence ils vont accroitre le nombre de chrétiens dans leur pays irremediablement.
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En Août, 2023 (12:30 PM)Les chretiens doivent vivre leur foi dans la douleur.
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En Août, 2023 (12:52 PM)Participer à la Discussion