En campagne à Perpignan, l'ancien chef de l'Etat a exalté le «roman national» qu'il prétend restaurer pour promouvoir «l'assimilation».
Il ne lâche pas l’affaire. Nicolas Sarkozy a pris sa meilleure plume pour répondre aux «arrogants» qui se sont permis d’ironiser sur sa désormais célèbre affirmation concernant «les Gaulois» qui seraient «nos ancêtres» dès l’instant où l'«on devient Français». Devant plus d’un millier de sympathisants rassemblés samedi à Perpignan, le candidat à la primaire de la droite et du centre a exalté le «roman national» cher au grand historien Ernest Lavisse, contemporain de Jules Ferry. Roman auquel «la gauche» aurait renoncé pour imposer le règne du «communautarisme».
Comme dans sa campagne de 2007 – il disait alors se sentir «l’héritier de Jaurès» –, l’ancien chef de l’Etat se pose en unique défenseur du patriotisme, de la laïcité et de l’éducation, ces anciennes valeurs de gauche trahies par les chantres de «la pensée unique». Sur un ton professoral, parfois grandiloquent («l’inconscient collectif des Français est bercé par les souvenirs des soldats de l’an II et de Valmy…»), il s’est efforcé de démontrer la profondeur et la pertinence de sa sortie tant raillée sur les Gaulois. En militant pour la restauration du «roman national», il ne ferait qu’exprimer son attachement à «l’assimilation» qui doit redevenir, selon lui, la condition d’accès à la nationalité française.
«Tirailleurs sénégalais»
De quoi faire de lui un lointain héritier de François 1er qui, «par l’édit de Villers-Cotterêts [1539], a rendu un immense service à la nation française en faisant œuvre d’assimilation». Les sarkozystes rassemblés à Perpignan ne s’y sont pas trompés : cet audacieux rappel historique était aussi une charge contre Alain Juppé, l’homme qui a osé prétendre que l’assimilation était un concept dépassé auquel il convenait de substituer une «intégration rénovée», respectueuse des identités. «Ceux qui critiquent l’assimilation ont accepté le renoncement à l’identité française», a tonné Sarkozy sous les applaudissements.
Il s’est alors lancé dans un raide cours d’histoire – sorte de «roman national pour les nuls» – à l’attention de cette «pauvre gauche arrogante et prétentieuse», qui ne comprend décidément pas «que notre République s’incarne dans son passé, ses symboles et ses légendes». Selon lui, il importe que «les jeunes Français, quel que soit leur lieu de naissance, leur couleur de peau, leur religion, apprennent la même histoire». Le candidat laisse entendre que les programmes scolaires, sans doute sous influence «communautariste», auraient renoncé à cette ambition.
Convoquant Renan, Lavisse et De Gaulle, Sarkozy prétend défendre «une certaine idée de la France», «mère adoptive de tous ceux qui veulent l’aimer». C’est pourquoi il persiste et signe : au sens du roman national, «nos ancêtres» sont bien «les Gaulois». Mais aussi beaucoup d’autres choses encore : «Oui nos ancêtres c’étaient Clémenceau, Foch, Lyautey, Leclerc […] Oui nos ancêtres c’étaient aussi les soldats de la Légion étrangère qui se battaient à Camerone et les tirailleurs sénégalais», a-t-il ajouté.
Repas de substitution
Comme à chacune de ses campagnes électorales, Nicolas Sarkozy était ce samedi à Perpignan pour rendre hommage aux Harkis. Il leur a même promis, cette fois, une «loi de réparation» s’il est élu en 2017. En attendant, il n’hésite pas à faire des anciens supplétifs algériens engagés aux côtés de l’armée française des exemples vivant de cette «assimilation» qu’il veut remettre au goût du jour : «A travers les Harkis, c’est tout notre roman national qui s’écrit, celui des hommes et des femmes du monde entier qui ont adopté la France, ses valeurs, sa nation.»
Sarkozy a fait de la distribution de repas de substitution dans les cantines scolaires de nombreuses communes le symbole des progrès du communautarisme et du recul de l’assimilation. C'est pourquoi il entend proscrire cet usage, comme il l'a rappelé dimanche. On ne peut exclure qu’il y ait, parmi les écoliers musulmans concernés par cet interdit, quelques descendants de «nos ancêtres», Harkis ou Sénégalais.
18 Commentaires
Mansawali Walimansa Mansa 2016
En Septembre, 2016 (17:00 PM)EN TOUT CAS NOUS SÉNÉGALAIS
SÉNÉGALAIS NOUS SOMMES ET
TOUS FIERS DE L'ÊTRE AU NOM
DE TOUS NOS ANCÊTRES QUI EN
GAULOIS GARMI OU GUELWAR
ONT COMBATTU TOUS LEURS
GRANDS COMBAT POUR NOTRE
EN TOUT CAS NOUS SÉNÉGALAIS
SÉNÉGALAIS NOUS SOMMES ET
TOUS FIERS DE L'ÊTRE AU NOM
DE TOUS NOS ANCÊTRES QUI EN
GAULOIS GARMI OU GUELWAR
ONT COMBATTU TOUS LEURS
GRANDS COMBAT POUR NOTRE
LIBERTÉ ET NOTRE PROGRÈS
Anonyme
En Septembre, 2016 (17:26 PM)Lebaolbaol Tigui
En Septembre, 2016 (17:43 PM)Anonyme
En Septembre, 2016 (17:53 PM)Anonyme Siggi
En Septembre, 2016 (18:35 PM)Anonyme
En Septembre, 2016 (18:40 PM)Anonyme
En Septembre, 2016 (19:12 PM)Kingkunta
En Septembre, 2016 (19:39 PM)Samba
En Septembre, 2016 (19:50 PM)En aucun moment on n'a mentionné le nom su SENEGAL
Anonyme
En Septembre, 2016 (20:08 PM)Anonyme
En Septembre, 2016 (20:49 PM)Samba
En Septembre, 2016 (20:52 PM)En aucun moment on n'a mentionné le nom su SENEGAL
Anonyme
En Septembre, 2016 (21:50 PM)DANS LE FOND, MEME S'IL NE CROIT PAS EN CE QU'IL DIT, IL A PAS TOUT A FAIT TORT! QUAND ON AIME PAS UN PAYS, ON LE QUITTE! LOVE IT OR LEAVE IT!
LES GENS FONT DES COUBETTES POUR LA NATURALISATION ET APRES ILS CHIENT SUR LEUR PAYS D'ADOPTION. CECI EST INCOHERENT!
QUANT A SARKO, C'EST JUSTE UN POLITICHIEN QUI CHERCHE DES VOIX ET TOUS LES MOYENS SONT BONS POUR EN RECOLTER!
Mr. A.
En Septembre, 2016 (22:40 PM)Anonyme
En Septembre, 2016 (06:33 AM)Ndar
En Septembre, 2016 (07:09 AM)Anonyme
En Septembre, 2016 (08:59 AM)Anonyme
En Septembre, 2016 (10:38 AM)Participer à la Discussion