Paris - Confronté à l’omniprésence de la socialiste Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy cherche une « fenêtre de tir » pour annoncer cette semaine sa candidature à l’élection présidentielle de 2007 en France et réussir à son tour son entrée en campagne.
Ségolène Royal était de nouveau ce week-end sous les feux de la rampe, investie en grande pompe dimanche comme candidate du Parti socialiste à l’élection d’avril-mai, lors d’un congrès placé sous le signe du rassemblement.
Donné favori de la Droite pour la présidentielle, le ministre de l’Intérieur et chef du parti au pouvoir Ump a lui aussi promis ce week-end « la magie du rassemblement ». Il a assuré qu’il lèverait le voile cette semaine sur ses « intentions ». Puisque celles-ci ne font aucun doute, tout est dans la forme.
Et les médiats comme les observateurs guettent de très près la façon dont M. Sarkozy s’acquittera de l’exercice, en rappelant que dans le passé certains candidats s’étaient difficilement remis d’une annonce ratée.
Se déclarera-t-il lors d’une interview télévisée, prévue jeudi, à une heure de grande écoute ? Devant une forêt de caméras sur le terrain, par exemple lors d’un déplacement vendredi à Angers (ouest) ? En un lieu symbolique ou en prenant tout le monde par surprise pour illustrer sa volonté de « rupture » et de « renouveau » ? La journée de mercredi a en tout cas été catégoriquement exclue par son entourage car le président Jacques Chirac célèbre ce jour-là ses 74 ans, et il n’est pas question de jouer les trouble-fêtes.
« Pour qu’une déclaration de candidature soit bien comprise, il faut que le candidat sache se placer hors de sa fonction et des appareils des partis » afin de se mettre « en face du peuple », rappelle aussi Roland Cayrol, directeur de l’institut de sondages Csa, dans le quotidien Le Figaro d’hier.
Assurant qu’ »il y a des erreurs à ne pas commettre », il conseille surtout à M. Sarkozy de ne pas faire son annonce aux Français depuis le ministère de l’Intérieur afin d’éviter « le mélange des genres ».
L’exercice requiert en outre de la solennité, à l’inverse de ce qu’avait fait le candidat socialiste Lionel Jospin en 2002 en se déclarant par un fax de quelques lignes adressé à la presse.
Officiellement, ceux qui aspirent à porter les couleurs de l’Ump pour l’élection d’avril-mai ont jusqu’au 31 décembre pour faire acte de candidature, avant un congrès de désignation prévu le 14 janvier.
Étant à la fois président de l’Ump et ministre en exercice, Nicolas Sarkozy souhaitait sans doute retarder le plus longtemps possible l’annonce de sa déclaration. Mais la clarification de la situation à Gauche, avec l’adoubement de Ségolène Royal, a fait monter la pression sur la Droite.
Le chef du Parti socialiste François Hollande l’a encore accrue dimanche en estimant qu’au nom de « l’exigence morale », le ministre Sarkozy devrait renoncer à son portefeuille dès lors qu’il se déclare candidat.
Le Premier ministre Dominique de Villepin qui, à l’instar de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, n’a pas exclu de se porter candidat, a également prôné un tel retrait mais après l’investiture de l’Ump en mi-janvier.
Obstacle supplémentaire pour le favori de la Droite, Jacques Chirac lui-même entretient le suspense sur ses intentions, son épouse Bernadette ayant récemment rappelé à l’intention de Nicolas Sarkozy que « la messe n’est pas dite ».
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