Deux jours après la prise de Ramadi par l'EI, l'armée irakienne prépare la contre-offensive. Mais face à la récente déroute de l'armée, le Premier ministre a dû faire appel aux combattants chiites pour venir renforcer les effectifs militaires.
Après le "revers" constitué par la chute de Ramadi, tombée entre les mains de l'organisation de l'État islamique (EI), les forces gouvernementales irakiennes et des milices chiites se préparent à une contre-offensive.
Ces dernières étaient rassemblées aux portes de la ville pour tenter de la reprendre. Bagdad avait jusque là tenu à l'écart les miliciens chiites de la plus grande province d'Irak pour éviter de s'aliéner sa population majoritairement sunnite. Mais face au danger, le gouvernement irakien a fait volte-face et annoncé "l'arrivée de combattants des Unités de mobilisation populaire", composées de volontaires majoritairement chiites.
Le général Ali al-Majidi, depuis une base à l'ouest de Bagdad, a expliqué à l'AFP que la priorité allait être donnée à faire échec aux attaques que mène l'EI à l'est de la ville, avant de lancer une contre-offensive globale.
Les États-Unis, alliés de poids de Bagdad, ont reconnu que la chute de Ramadi représentait un "revers" et que les milices chiites avaient désormais "un rôle à jouer tant qu'elles sont sous le contrôle du gouvernement irakien". Le président américain a réuni mardi son Conseil de sécurité nationale (NSC) pour faire le point sur la situation en Irak. "Nous étudions comment soutenir le mieux possible les forces au sol dans l'Anbar, en particulier en accélérant la formation et l'équipement des tribus locales et en soutenant l'opération menée par l'Irak pour reprendre Ramadi", a déclaré Alistair Baskey, porte-parole du NSC.
Jusqu’à présent, les Américains se sont toujours refusés à envoyer sur le terrain des soldats en mission de combat, privilégiant un soutien par le biais de raids aériens.
Les États-Unis disposent d'une centaine de conseillers militaires déployés sur la base d'Al-Assad, à une centaine de kilomètres de Ramadi. Pour Michael Knights, du groupe de réflexion Washington Institute, la proximité de Ramadi avec Bagdad rend probable une contre-offensive rapide. Les forces de Bagdad vont "regagner le terrain dans la plus grande partie de la ville à mon avis assez rapidement, dans les semaines à venir", a-t-il estimé.
24 000 déplacés
La bataille de Ramadi a fait en trois jours au moins 500 morts - civils et soldats - selon des responsables, et environ 24 000 personnes ont fui la ville, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).
Pour les analystes, la reconquête de la province d'Al-Anbar, contrôlée en majeure partie par les jihadistes, sera ardue. Il s'agit du "berceau de la communauté sunnite, qui n'a pas complètement rejeté l'EI", indique l'expert Ayham Kamel, directeur du groupe Eurasia pour le Moyen-Orient. "Ce n'est pas qu'elle approuve l'EI, mais elle peut avoir peur ou veut se couvrir. Elle ne va pas se révolter contre l'EI."
Le groupe extrémiste sunnite était présent dans l'Anbar avant même son offensive fulgurante de juin dernier dans le nord et l'ouest de l'Irak. Fort de dizaines de milliers d'hommes, l'EI occupe aussi de vastes régions en Syrie voisine.
L'issue des combats à Ramadi démontre la capacité du groupe terroriste à mener bataille sur plusieurs fronts. À la veille de cette offensive, une attaque pour prendre la ville antique de Palmyre en Syrie, pays en guerre depuis 2011, a été lancée.
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Alphaone
En Mai, 2015 (07:17 AM)Participer à la Discussion