Le ministre du Travail Michel Sapin a accusé mercredi l'ancien chef d'Etat Nicolas Sarkozy d'avoir amené avant l'élection présidentielle la direction de PSA à repousser un plan de suppressions de postes, une attitude qu'il juge "criminelle". Selon des syndicats, PSA Peugeot Citroën pourrait supprimer entre 8.000 et 10.000 emplois en France cette année dans le cadre du nouveau plan d'économies qu'il va dévoiler prochainement en réponse à la baisse de ses ventes européennes, et qui pourrait prévoir la fermeture du site d'Aulnay. "Est-ce que vous avez remarqué que M.(le président du directoire Philippe) Varin avait été plusieurs fois convoqué dans le bureau de Nicolas Sarkozy ? Vous pensez que c'était pour parler du nouveau modèle qui allait sortir chez Citroën et Peugeot ? Non, c'était pour parler de ces sujets-là", a dit le socialiste Michel Sapin sur France Inter. "Ce ne sont pas de bonnes méthodes. J'ai entendu le terme de 'criminel' utilisé par un ancien ministre à propos des débats que nous avions eus au sein de la grand conférence. Voilà, me semble-t-il, un point sur lequel un terme aussi violent pourrait être utilisé", a-t-il ajouté. Selon le patronat et les syndicats, il se prépare dans les entreprises privées une vague de plans de suppressions de postes qui pourrait affecter d'ici la rentrée, selon les sources 60.000 à 80.000 postes et qui aggraveront encore un chômage déjà au plus haut depuis 1999.
Thierry Lévêque
0 Commentaires
Participer à la Discussion