Le Portugais Antonio Guterres est arrivé en tête des candidats à la succession de Ban Ki-moon comme secrétaire général de l'ONU lors d'un premier vote jeudi, selon des diplomates.
Dans ce scrutin secret organisé au Conseil de sécurité, l'ancien Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU devance de peu l'ex-président slovène Danilo Turk, parmi 12 candidats en lice.
Chacun des 15 ambassadeurs du Conseil, accompagné d'un seul diplomate pour limiter les fuites, devait assigner à chaque candidat une des trois mentions suivantes: encourage, décourage ou sans opinion.
M. Guterres, ancien Premier ministre socialiste du Portugal de 1995 à 2002, a obtenu douze encouragements et M. Turk onze. Deux pays ont découragé M.Turk.
M. Guterres, 66 ans, avait fait forte impression lors d'auditions organisées par l'Assemblée générale pour les candidats.
A son poste de Haut commissaire aux réfugiés, il avait dû affronter la plus grave crise de migration en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Il parle couramment anglais, français et espagnol.
Danilo Turk, ancien président slovène de 2007 à 2012, connait parfaitement les rouages des Nations unies pour avoir été le premier ambassadeur de son pays à l'ONU en 1992, puis secrétaire général adjoint aux Affaires politiques jusqu'en 2005.
Même si ce vote informel à bulletins secrets a fait un premier tri, d'autres scrutins seront nécessaires pour dégager un consensus autour d'un candidat. Son nom sera ensuite transmis à l'Assemblée générale qui entérinera ce choix.
Il faudra aussi compter avec le droit de veto dont disposent les cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Royaume uni, France, Chine, Russie) et qui leur permet de bloquer un candidat même bien placé.
Le prochain tour de scrutin devrait être organisé la semaine prochaine.
Selon des diplomates, les résultats du vote ce jeudi ont été plus tranchés que prévu malgré le large éventail des candidats, certains se détachant nettement alors que d'autres ont vu leur cote d'effondrer.
Ainsi le candidat le moins bien placé, non précisé, a écopé de onze découragements, ce qui devrait l'inciter à se retirer, mais sans l'y obliger.
Il s'agit, expliquait l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft avant le vote, de parvenir à un nombre raisonnable (de candidats) en incitant les moins bien placés à abandonner la course.
Parmi les autres candidats de premier plan figurent la Néo-zélandaise Helen Clark, la femme la plus haut placée dans la hiérarchie de l'ONU, et Susana Malcorra, ministre argentine des Affaires étrangères.
Huit candidats viennent d'Europe de l'Est, dont la patronne de l'Unesco Irina Bokova.
La tradition voudrait que le poste revienne à l'Europe de l'Est, seule région qui n'a encore pas eu de secrétaire général. Des voix se sont élevées aussi pour promouvoir une femme, ce qui serait une première après huit secrétaires généraux masculins.
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