L'élection de Donald Trump à la Maison blanche a été accueillie de manière contrastée dans le monde arabo-musulman, l'optimisme mesuré affiché par Damas et Le Caire contrastant avec l'inquiétude des rebelles syriens et dans nombre d'autres pays.
La position du futur président américain sur le conflit syrien sera sans doute le premier révélateur de sa politique proche-orientale.
Sa volonté affichée de coopérer avec Moscou sur ce terrain est davantage de nature à rassurer le président Bachar al Assad, dont la Russie est le principal allié, que ses adversaires.
La victoire surprise de Donald Trump n'a pour le moment pas été vécue comme un tremblement de terre par tous les rebelles syriens, qui se plaignent depuis longtemps du manque de soutien concret de l'administration Obama, et de son recul sur la "ligne rouge" des armes chimiques utilisées par Damas.
Pour autant, si l'un des principaux dirigeants de l'opposition syrienne, George Sabra, a dit mercredi espérer que "le président Trump montrera(it) un autre visage que le candidat Trump", certains insurgés reconnaissent craindre qu'un rapprochement entre Washington et Moscou ne se fasse à leurs dépens.
"Je pense que les choses vont devenir plus difficiles au vu des déclarations de Trump et de sa relation avec Poutine et la Russie. J'imagine que ce n'est pas bon pour l'issue du conflit syrien", a déclaré à Reuters Zakaria Malahifdji, un responsable d'un groupe basé dans les quartiers d'Alep-Ouest assiégés par le régime.
A Damas, à l'inverse, un député syrien, Chérif Chehada, fait part d'un "optimisme prudent" et juge que les pays arabes du Golfe qui soutiennent les rebelles espéraient une élection d'Hillary Clinton et sont désormais "dans une impasse".
L'Arabie saoudite, un de ces pays indirectement impliqués dans le conflit syrien, a réagi à la victoire de Donald Trump par un communiqué laconique dans lequel elle se contente de féliciter le président élu.
SATISFACTION EN EGYPTE
L'atmosphère est différente au Caire, qui a récemment pris ses distances avec Ryad, son principal bailleur de fonds depuis que l'armée a renversé le président islamiste Mohamed Morsi il y a trois ans, pour se rapprocher diplomatiquement de Moscou.
Au point que le président Abdel Fattah al Sissi a été le premier dirigeant étranger à téléphoner à Donald Trump pour le féliciter, selon les services de la présidence égyptienne.
De nombreux Égyptiens se félicitent du succès du candidat républicain et espèrent une rupture avec la politique de Barack Obama et d'Hillary Clinton, sa secrétaire d'Etat au moment des "printemps arabes", qu'ils jugent responsables de la dégradation de la situation au Proche-Orient et de la poussée islamiste dans la région.
Dans les autres pays arabes et musulmans, les populations sont davantage marquées par les propos hostiles de Donald Trump, qui a notamment proposé pendant la campagne d'interdire l'accès au territoire américain à tous les musulmans pour se protéger du terrorisme.
"Trump a adopté une rhétorique incendiaire contre les musulmans. Les électeurs attendront de lui qu'il tienne ses promesses. Cela m'inquiète pour la situation des musulmans aux Etats-Unis et dans le reste du monde", a commenté Yenny Wahid, fille d'un ancien président indonésien qui milite pour la promotion d'un islam modéré dans l'archipel.
L'écho est le même du Nigeria au Bangladesh, en passant par le Pakistan.
"La victoire de Trump est un énorme cadeau pour la mouvance djihadiste déclinante, qui va maintenant avoir un nouveau cri de ralliement", a estimé sur Twitter Ammar Rachid, universitaire et membre du Parti des travailleurs pakistanais.
"Si l'idéologie djihadiste se nourrit d'une chose, c'est de l'image du diable américain en croisade contre les musulmans. Ils vont exploiter au maximum l'élection de Trump", a-t-il ajouté.
Les premières réactions sur les réseaux sociaux fréquentés par les djihadistes semblent lui donner raison.
De nombreux utilisateurs affirment que l'élection de Donald Trump expose le "vrai visage" des Etats-Unis à l'égard des musulmans. "Le masque est tombé", écrit l'un d'eux.
(Tom Perry et Lisa Barrington, avec les rédactions de Reuters, Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
5 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2016 (08:41 AM)Mansawali Walimansa Mansa 2016
En Novembre, 2016 (08:44 AM)OUI A L'INSTAR DE SON COMPATRIOTE RÉPUBLICAIN LE
PRÉSIDENT RONALD REAGAN TOUS PARIONS BIEN QUE
LE NOUVEAU PRÉSIDENT RÉPUBLICAIN DONALD TRUMP
FERA ICI PLUS ET MIEUX POUR LA PAIX DANS LE MONDE
Anonyme
En Novembre, 2016 (10:29 AM)Anonyme
En Novembre, 2016 (11:06 AM)Jo Brax
En Novembre, 2016 (15:19 PM)Bien avant Donald Trump, on disait également d’un ancien président des USA (Ronald Reagan), ancien cowboy, qu’il était incapable de diriger la première puissance économique et militaire. Ronald Regain s’était pourtant révélé comme étant l’un des meilleurs présidents américains. Les yankees en étaient tellement fiers qu’ils auraient souhaité le voir briguer un troisième mandat n’eut été cette disposition de la constitution qui le lui interdisait. Rien n’indique que Donald, l’homme d’affaires, ne ferait pas autant ou même mieux que Ronald, le cowboy, à la grande satisfaction des Américains. Il a déjà choisi de ne pas disperser ses efforts en allant «créer le désordre» ailleurs. Il préfère les consacrer à l’Amérique qui a besoin d’emplois, d’hôpitaux, d’écoles, de logements, de routes, d’usines et autres infrastructures importantes.
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