Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont remis mercredi matin à la Belgique leur "meilleure offre finale" (en jargon "Best and Final Offers", BaFO), leurs propositions chiffrées définitives pour le remplacement des F-16 vieillissants de la composante Air de l'armée, a indiqué le ministre de la Défense, Steven Vandeput, confirmant des informations de sources britannique et américaine.
Ces offres, pour un marché initial de 3,6 milliards d'euros environ (mais d'un montant estimé à quinze milliards d'euros sur la durée de vie d'une quarantaine d'années prévue du nouvel avion de combat), ont été remises à la cellule ACCaP ("Air Combat Capability Program"), chargée de piloter ce programme au sein de l'état-major de la Défense sous la forme de volumineux dossiers.
"Dès 09h00 par le gouvernement britannique, par le wing commander Paul Carrier de la Royal Air Force et par James Cooper du groupe britannique de défense BAE Systems", selon cette entreprise qui promeut l'Eurofighter - alias Typhoon - pour le compte des quatre pays du consortium éponyme (Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Espagne). Rien de la part de la France Pour les Etats-Unis, l'offre a été remise plus tard dans la matinée par des représentants de l'US Air Force (USAF), du F-35 Joint Program Office (JPO, le bureau du Pentagone qui chapeaute le programme de l'avion de combat F-35 Lightning II de Lockheed Martin), de la Defense Security Coopération Agency (DSCA), de l'ambassade des Etats-Unis, ainsi que des sociétés Lockheed Martin et Pratt & Whitney, selon l'ambassade.
La France n'a pour sa part présenté aucune offre chiffrée à l'échéance de la procédure des BaFO, fixée au 14 février dans le cadre de l'appel d'offres, alias "Request for Government Proposal" (RfGP), lancé en mars dernier par le ministère belge de la Défense pour 34 nouveaux avions de combat. Paris a préféré proposer à la Belgique un "partenariat approfondi et structurant" fondé sur le Rafale et une implication belge dans le développement d'un avion de combat de nouvelle génération, envisagé par la France et l'Allemagne à l'horizon 2040 dans le contexte d'une relance de la défense européenne.
"On m'a confirmé que l'on avait reçu deux offres", des Américains et des Britanniques, a pour sa part déclaré le ministre de la Défense à quelques journalistes en marge d'une réunion avec ses homologues alliés au siège bruxellois de l'Otan. "La suite, c'est que l'on commence l'évaluation" des offres, a ajouté M. Vandeput. Il a rappelé que cette évaluation serait menée par 33 personnes - principalement des militaires - au sein de sept groupes de travail différents, qui lui transmettront ensuite un rapport contenant une recommandation, "que moi-même je vais présenter au gouvernement", a-t-il précisé.
Décision du gouvernement M. Vandeput a exprimé l'espoir qu'une décision finale sur le choix de l'appareil puisse intervenir avant le prochain sommet de l'Otan, fixé les 11 et 12 juillet. "Je crois que c'est possible, ce serait une bonne combinaison", a-t-il dit. Interrogé sur la proposition française - qui sort du cadre défini par le gouvernement -, le ministre a réaffirmé qu'il revenait à ce dernier de trancher sur la suite à lui donner. "On verra après quelle sera la décision du gouvernement", a-t-il souligné. "Nous sommes toujours dans l'analyse juridique", a récemment affirmé le Premier ministre Charles Michel en commission de la Chambre. "D'abord, la clarté juridique. Ensuite, l'appréciation politique", avait-il ajouté.
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