Les tensions s’apaisent provisoirement au Yémen où les Houthis ont accepté de céder le contrôle de trois ports aux forces de l’ONU. Mais la coalition menée par l’Arabie Saoudite reste méfiante.
Les Houthis ont unilatéralement accepté d’évacuer trois ports yéménites entre samedi et mardi ouvrant la voie à une remise de leur gestion à l’ONU, a-t-on appris vendredi auprès du Comité de coordination du redéploiement (RCC).
Dans un communiqué, le RCC indique que les Houthis procéderaient à un « redéploiement unilatéral initial » des ports de Salif, qui est utilisé pour le transport du grain, de Rass Issa, utilisé pour le pétrole, ainsi que celui d’Hodeïda.
« La présidence du RCC note qu’il s’agit d’une première étape sur le terrain depuis la conclusion de l’accord d’Hodeïda, mais il constate que cette étape doit être suivie par des actions de la part de toutes les parties qui devront honorer leurs obligations », dit le communiqué.
L’évacuation des rebelles houthis sera organisée sous la supervision de la mission de l’ONU au Yémen, ajoute le RCC.
Poker menteur
Le redéploiement devrait permettre à l’ONU de jouer « un rôle de premier plan pour aider la Compagnie des ports de la mer Rouge à gérer les ports » et renforcer les contrôles de l’ONU sur les cargaisons. Le gouvernement yéménite - soutenu par Ryad - n’a pas précisé s’il ferait geste réciproque.
Sur Twitter, le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al Iryani, a critiqué la proposition des Houthis, la qualifiant de « trompeuse » et d’inacceptable si elle ne permettait pas une « vérification et un contrôle conjoints » comme le stipulait le pacte de décembre.
La coalition conduite par l’Arabie saoudite accuse les Houthis d’utiliser les ports de la mer Rouge pour introduire des armes au Yémen, ce que réfutent les rebelles.
Au moment où les Houthis acceptaient de se retirer des trois ports, en Belgique, le chef de la diplomatie belge Didier Reynders plaidait pour une suspension des ventes d’armes à l’Arabie saoudite, en raison des soupçons sur leur possible utilisation dans le conflit au Yémen.
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