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L’affaire Abdou Sow vient encore de démontrer si besoin il y a, les immenses carences et défaillances du système judiciaire sénégalais. La cinquantaine, cet homme marié à deux épouses et père de trois enfants, a perdu plus de quatre années de sa vie à cause d’une erreur judiciaire. Il faut remonter à la nuit du 13 au 14 janvier de l’année 2015 pour comprendre la terrible mésaventure d’Abdou Sow qui, pourtant, n’a jamais eu maille à partir avec dame justice.
Cette fameuse nuit, les malfrats Déthié Mbaye et Ousmane Ba, deux criminels notoirement connus sont allés voler à Keur Massar un véhicule L200 appartenant à la Senelec, de marque immatriculée DK 6375 AN. Aussitôt après ce forfait, les deux bandits ont fait cap sur Touba, Mbacké puis Diourbel où ils ont commis plusieurs forfaits avant d’abandonner la voiture au quartier Médinatoul (Commune de Diourbel).
Malheureusement pour eux, ils seront trahis à la fois par le système Gps du véhicule et la vidéosurveillance de la pharmacie d’Oumar Niasse, qu’ils avaient tenté de braquer. Une fois Déthié Mbaye et son acolyte Ousmane Ba arrêtés grâce aux efforts des gendarmes et des éléments des renseignements généraux combinés, les soupçons des enquêteurs s’orientent, par on ne sait quelle raison, sur Abdou Sow.
Confronté aux images, il est arrêté et placé sous mandat de dépôt à une vitesse éclair, et ce, malgré qu’il soit totalement blanchi par les deux criminels qui jurent ne l’avoir jamais croisé de leur vie. Patientant en prison, parce que placé en détention préventive depuis janvier 2015, Abdou Sow a finalement été jugé hier mardi devant la Chambre criminelle de Diourbel où il a été totalement blanchi et acquitté. N’ayant pas pu retenir ses larmes, l’homme n’a cessé de hocher la tête à l’énoncé du verdict.
5 Commentaires
Jule Ndoye
En Mars, 2019 (11:49 AM)Alexandre
En Mars, 2019 (14:12 PM)Yatt
En Mars, 2019 (20:49 PM)Quelle cette propension sadique à mettre sous mandat de dépôt systématiquement ?
S'agit-il là encore de règlement de compte par justice interposée ? (souvenons-nous de l'exécution extra judiciaire et en l'absence de peine de mort du transitaire de Keur Massar, arrêté un dimanche sur instructions d'un individu avec qui il a eu une altercation et lâchement assassiné entre un commissariat de la banlieue et celui du port) ?
Où est l’État ?
Où sont les mouvements citoyens ? Ces officine auto-déclarée d'assistance judiciaire ?
Nous vivons un aventurisme judiciaire lourd de conséquences humainement dramatiques et socialement chaotiques : la justice sainement appliquée est le dernier rempart contre la généralisation de la vengeance individuelle, familiale, ethnique, confrérique... qui aboutit à la culture de vendetta !!!!
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