Au moins 200 étudiants de différentes nationalités ont été victimes d’arnaque entre 2014 et 2019, de la part de AFUP Canada, une agence soi-disant spécialisée dans l’admission pour la formation professionnelle à l'intention des étudiants désirant se rendre au Canada. Mais Afup Canada, ce n’était ni plus ni moins une arnaque car ne disposant pas de statut juridique. Ses membres ont été arrêtés le 28 février 2018 suite à une plainte déposée par 8 étudiants.
Près de 200 étudiants victimes de Afup Canada
« Pas un seul étudiant n’a pu aller au Canada par le biais de Afup. Ce n’est pas l'argent qui nous intéresse le plus, mais nous voulons réparer une injustice. Avec Afup Canada, ils ont divisé les familles, et mis les étudiants en mal avec les parents », fulmine, au téléphone de Seneweb, Bérenger Ndecky, chargé de la communication du Collectif des victimes de Afup Canada, très remonté contre la justice. Une colère qui a fini de le ronger, lui et ses 200 camarades étudiants, victimes des agissements de Afup Canada.
En effet, ces étudiants qui souhaitaient se rendre au Canada ont déposé des dossiers, ont attendu longtemps et n’ont pas eu de réponse positive. Sentant l'arnaque, ils ont déposé une plainte au niveau de la Division des investigations criminelles (DIC) qui a fini par démasquer les présumés arnaqueurs. Ses membres ont été arrêtés, et le premier procès s’est tenu le 14 mars 2018. Un procès à l’issue duquel, la bande composée d’au moins quatre personnes, a été condamnée à de la prison ferme. Il s’agit, de la directrice de l’agence, qui habitait le Canada. « Elle a fait ses études au Canada avant d’implanter cette agence fictive. On voyait les annonces à travers les réseaux sociaux. Sur place, les candidats devaient verser au minimum 500.000 frs à 1 million de frs Cfa », explique Ndecky. A rappeler que diverses peines ont été prononcées par la justice, contre Henriette Niang, directrice de Afup Canada (3 ans ferme + dommages et intérêts de 120 millions) ; Ibrahima Ndiaye, chargé de recrutement au Sénégal, qui recevait et orientait les étudiants jusqu’à la fin de la procédure : (2 ans ferme + dommages et intérêts 5 millions) ; El Hadji Ibrahima Niang chargé de la clientèle (2 ans ferme), et Gabriel Faye chargé de la gestion des documents (2 ans ferme).
Mais, tout ce beau monde, excepté la directrice, a obtenu une liberté provisoire à l’exception d’Henriette.
« D’un seul coup, on nous appelle pour nous dire que ces gens ont obtenu une liberté provisoire à notre insu. Même notre avocat a été surpris », s'étonne-t-il.
En effet, 1394 étudiants ont postulé dans la plateforme pour suivre les soi-disant formations-séminaires et 542 ont adhéré au programme (admission 100% et bourse garantie 100%), un leurre. En somme, près de 200 étudiants se sont fait arnaquer à hauteur de 500.000 frs à 1.500.000. Ce à quoi il faut ajouter le CAQ (demande d'autorisation de circuler au Québec) d’un coût de 112 dollars par étudiant ; et le TFI (évalué à 56.000 frs par étudiant), liste Ndecky, selon qui, le préjudice est estimé à plusieurs centaines de millions de francs Cfa. « Allons-nous être indemnisés ou pas ? s’interroge-t-il. Personnellement j’ai versé 500.000 frs, d’autres jusqu’à 1.500.000 frs. Et nous sommes près de 200 personnes ».
Jugés et condamnés, les prévenus ont interjeté appel. Ils ont été renvoyés au 18 mars prochain. Le collectif des victimes, lui, compte peser de tout son poids pour obtenir réparation après la liberté provisoire accordée aux prévenus.
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