Il ne savait pas qu'il appelait Myriam El Khomri. "Pour faire le con", comme il l'explique, un homme de 32 ans a composé, à plusieurs reprises, le même numéro de téléphone. Mais sans le savoir, c'était à la ministre du Travail qu'il faisait écouter des bruits de jouissance féminine. Pendant quatre jours, les appels, émis d'un numéro masqué, n'ont pas cessé, exaspérant Myriam El Khomri. Mais tout a basculé le 16 septembre. Ce jour là, la ministre du Travail a reçu en pleine interview un nouvel appel de son harceleur, poussant la trentenaire à porter plainte pour harcèlement.
A son grand soulagement, les enquêteurs ont très vite retrouvé le plaisantin à l'origine de ces appels téléphoniques. Agé de 32 ans, cet habitant de Besançon n'est pas inconnu des services de police et possède déjà 19 mentions sur son casier judiciaire. Il a été poursuivi pour "appels téléphonique malveillants réitérés".
Convoqué devant le tribunal, jeudi 3, l'homme a affirmé qu'il ne savait "pas qu'elle était ministre". Pourtant, le juge a souligné qu'elle était au cœur de l'actualité avec les mobilisations contre la loi Travail. Mais pour sa défense, il a assuré qu'il n'écoutait jamais les infos. L'individu, qui alterne périodes d'intérim et de RSA, a également déclaré n'avoir absolument rien contre la ministre du Travail et qu'il avait composé le numéro "au hasard, comme plein d'autres, pour faire le con". En effet, en épluchant ses factures téléphoniques, les enquêteurs se sont aperçus qu'il s'amusait régulièrement à ce petit jeu.
Son argumentaire n'a toutefois pas convaincu. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en le condamnant à trois mois avec sursis et 220 heures de travail d’intérêt général.
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