Après la mauvaise surprise d'un papier du "Sun", Kinder réagit. Ou plutôt le chocolatier Ferrero, qui répond au tabloïd anglais qui l'accusait dans un reportage en Roumanie de sous-traiter la fabrication de ses jouets à des enfants.
Sollicité par "l'Obs", le groupe explique dans un communiqué :
"Nous sommes profondément touchés et concernés par les soupçons de pratiques et de comportement inacceptables qui pèsent sur l'un de nos fournisseurs en Roumanie. Nous prenons extrêmement au sérieux cette affaire et avons immédiatement lancé une enquête approfondie."
Si besoin, ajoute Ferrero, "les mesures nécessaires" seront prises "dans les plus brefs délais". Et ajoute :
"Pour ce faire, des experts indépendants et une équipe de spécialistes Ferrero ont déjà été envoyés sur place."
1,17 euro l'heure
Dans le sujet du "Sun", on peut découvrir les deux enfants de 6 et 11 ans d'un couple de Carei, dans le nord de la Roumanie, qui travailleraient à domicile jusqu'à 13 heures par jour avec leur mère. Ceci afin d'accélérer le rendement et de gagner ainsi seulement 1,17 euro l'heure.
THE SUN SAYS: We must put a stop to human misery and plight of Romanian children working on Kinder eggs https://t.co/6fAFtPQr21 pic.twitter.com/dhPLUx1TXN
— The Sun (@TheSun) 22 novembre 2016
Le chocolatier "collabore pleinement" avec les autorités, dont le parquet roumain qui a lui-même ouvert une information dès mercredi 23 novembre pour "trafic de mineurs" après publication de ce papier du tabloïd britannique qui assure que des enfants-esclaves sont chargés d'assembler les jouets de ces œufs surprise... destinés aux enfants des pays plus riches.
Mihaela Porime, porte-parole du parquet chargé de la criminalité organisée, déclarant selon l'AFP :
"Nous avons lancé des poursuites contre X pour trafic de mineurs."
Mise en scène ?
La présentation des faits par le "Sun" est contestée par la protection de l'enfance locale qui soutient que ces informations "ne se confirment pas". C'est en tout cas ce qu'a dit sa directrice, Mariana Dragos, à l'agence roumaine Agerpres en ces termes :
"Il est exclu que les enfants aient été exploités [...] ou qu'ils travaillent 13 heures par jour car ils fréquentent régulièrement l'école et la maternelle."
Timea, la maman présentée dans le reportage, confirme certes être embauchée par un distributeur roumain du groupe italien Ferrero mais jure que ses enfants ne travaillent pas pour lui. Elle explique :
"C'était une mise en scène, les journalistes ont montré aux enfants comment s'asseoir à côté de moi... Sur la photo, on voit qu'ils sourient, qu'ils sont en train de poser."
Qui ment, alors ? Cette dernière, par peur de perdre ce revenu ou parce que les inspecteurs du travail roumains sont en train de vérifier si elle est déclarée ? Le "Sun" a-t-il bidonné son sujet ?
En tout cas, si le groupe italien ne nie pas d'emblée les faits, il souligne des "incohérences" et rappelle que ses fournisseurs sont soumis à des "contrôles réguliers effectués par des auditeurs tiers indépendants". La marque travaille en Roumanie avec la société Romexa dont le dernier audit, datant de mai dernier, aurait "mis en évidence le respect le plus total du code d'éthique Ferrero".
Lequel est imposé à ses fournisseurs et "constitue une condition sine qua non à la pérennité du contrat qui les lient". Or, cette charte "exclut impérativement tout emploi d'enfants dans leurs usines et exige que tous les employés perçoivent au moins le salaire minimum légal (local ou national) pour les heures de travail effectuées, mais également pour les heures supplémentaires".
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