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L’affaire d’évasion, de corruption et d’association de malfaiteurs qui a secoué la prison de Saint-Louis en 2012 a été jugée par le tribunal de ladite ville. Le détenu Aliou Sy parle d’un deal avec les gardes pénitentiaires pour se faire libérer. Ils risquent tous des peines de prison ferme.
Le prévenu Aliou Sy a été attrait hier à la barre du tribunal régional de Saint-Louis pour répondre des faits d’évasion et d’association de malfaiteurs. En détention à la Maison d’arrêt de Saint-Louis, Aliou Sy disparaît comme un elfe, une matinée du 10 octobre 2012. Il ne lui a pas fallu plusieurs tentatives pour réussir son évasion. En fait son coup avait été facilité par des surveillants de prison qui, grâce aux affinités qu’ils ont développées, l’ont aidé à sortir de la citadelle du silence. Ce, pour qu’il respecte sa part d’un marché qui avait été conclu entre eux. Selon les termes de leur deal, le détenu Aliou Sy devait se rendre chez lui pour récupérer une moto qu’il s’était engagé à remettre au surveillant de prison, Massamba Ndiongue.
Seulement, dès qu’il a mis les pieds dehors, il eut l’idée de se refaire une nouvelle vie, loin de la capitale du Nord. Se sentant gourés par le détenu, les gardes Massamba Ndiongue et Samba Diop se lancent à ses trousses, en vain. Ndiongue s’en est alors ouvert à ses supérieurs.
Très précis dans ses explications au cours de l’interrogatoire à la barre, Aliou Sy a étalé, dans le moindre détail, le deal qui le liait à Ndiongue. «Massamba s’était proposé de me commettre un bon avocat, afin d’accélérer mon élargissement, moyennant la somme de 500 000 FCfa d’honoraires qu’il devait remettre à l’avocat», a-t-il expliqué, précisant que la discussion a eu lieu dans le bureau de l’infirmier major Insa Diémé. Ce dernier s’est écarté de toutes ces accusations, précisant s’être limité à établir un carnet au détenu, en vue d’une consultation à l’hôpital régional.
Très en verve, Aliou Sy a nié s’être évadé, arguant avoir été conduit hors de la prison par le surveillant Massamba Ndiongue qui lui a remis un carnet sanitaire pour qu’il le remette la moto.
Des allégations rejetées en bloc par le surveillant Ndiongue. «J’étais chargé de l’escorter à l’hôpital. En cours de route, il m’a emprunté mon téléphone, prétextant devoir passer un coup de fil. Je lui ai alors autorisé à acheter du crédit dans une boutique. Il en a profité pour filer à l’anglaise», a expliqué Ndiongue. Conscient qu’il était dans de beaux draps, Ndiongue contacte son collègue Samba Diop, dont il a sollicité l’aide pour retrouver Aliou Sy.
« Mon collègue m’a joint au téléphone, m’informant qu’Aliou Sy avait pris la tangente au cours de son évacuation à l’hôpital. Je l’ai rejoint et nous nous sommes rendus chez le détenu. Il n’y était pas», a confié le surveillant Samba Diop. Seulement, aucune correspondance téléphonique entre les deux gardiens de prison n’a été relevée ce jour-là par l’opérateur téléphonique. Les témoignages de l’ex-épouse et des membres de la famille d’Aliou Sy ont permis de mettre plus de lumière sur cette affaire. Ils ont tous révélé la présence à leur domicile des deux gardiens de prison en question, accompagnés d’Aliou Sy, ce 10 octobre 2012. L’ex-épouse du détenu renchérit que Massamba Ndiongue et Aliou Sy étaient très proches. Mamadou Ganna Faye qui était le chef de poste, le jour de l’évasion, a lui été lavé de tout soupçon par Aliou Sy. «Il (Mamadou G. Faye) a été confondu avec un autre Faye, à qui j’avais remis les 500 000 FCfa», précise Alou Sy.
Cependant, le chef de poste ne s’est pas retenu de faire des déclarations qui ont enfoncé l’un de ses collègues. «Massamba Ndiongue m’a une fois demandé d’accorder une permission de sortie à Aliou Sy, ce que j’ai refusé.»
Après avoir sollicité la relaxe pure et simple de Mamadou Ganna Faye, le Procureur a requis 2 ans, dont 6 mois ferme pour évasion et association de malfaiteurs. Il a requis la même condamnation contre l’infirmier Insa Diémé, les surveillants Massamba Ndiongue et Samba Diop, pour corruption et complicité d’évasion.
L’avocat d’Aliou Sy a plaidé la relaxe pour le délit d’association de malfaiteurs.
Pour l’évasion, il a sollicité la clémence du tribunal qui a mis en délibéré l’affaire au 19 novembre 2015.
AIDA COUMBA DIOP
Le prévenu Aliou Sy a été attrait hier à la barre du tribunal régional de Saint-Louis pour répondre des faits d’évasion et d’association de malfaiteurs. En détention à la Maison d’arrêt de Saint-Louis, Aliou Sy disparaît comme un elfe, une matinée du 10 octobre 2012. Il ne lui a pas fallu plusieurs tentatives pour réussir son évasion. En fait son coup avait été facilité par des surveillants de prison qui, grâce aux affinités qu’ils ont développées, l’ont aidé à sortir de la citadelle du silence. Ce, pour qu’il respecte sa part d’un marché qui avait été conclu entre eux. Selon les termes de leur deal, le détenu Aliou Sy devait se rendre chez lui pour récupérer une moto qu’il s’était engagé à remettre au surveillant de prison, Massamba Ndiongue.
Seulement, dès qu’il a mis les pieds dehors, il eut l’idée de se refaire une nouvelle vie, loin de la capitale du Nord. Se sentant gourés par le détenu, les gardes Massamba Ndiongue et Samba Diop se lancent à ses trousses, en vain. Ndiongue s’en est alors ouvert à ses supérieurs.
Très précis dans ses explications au cours de l’interrogatoire à la barre, Aliou Sy a étalé, dans le moindre détail, le deal qui le liait à Ndiongue. «Massamba s’était proposé de me commettre un bon avocat, afin d’accélérer mon élargissement, moyennant la somme de 500 000 FCfa d’honoraires qu’il devait remettre à l’avocat», a-t-il expliqué, précisant que la discussion a eu lieu dans le bureau de l’infirmier major Insa Diémé. Ce dernier s’est écarté de toutes ces accusations, précisant s’être limité à établir un carnet au détenu, en vue d’une consultation à l’hôpital régional.
Très en verve, Aliou Sy a nié s’être évadé, arguant avoir été conduit hors de la prison par le surveillant Massamba Ndiongue qui lui a remis un carnet sanitaire pour qu’il le remette la moto.
Des allégations rejetées en bloc par le surveillant Ndiongue. «J’étais chargé de l’escorter à l’hôpital. En cours de route, il m’a emprunté mon téléphone, prétextant devoir passer un coup de fil. Je lui ai alors autorisé à acheter du crédit dans une boutique. Il en a profité pour filer à l’anglaise», a expliqué Ndiongue. Conscient qu’il était dans de beaux draps, Ndiongue contacte son collègue Samba Diop, dont il a sollicité l’aide pour retrouver Aliou Sy.
« Mon collègue m’a joint au téléphone, m’informant qu’Aliou Sy avait pris la tangente au cours de son évacuation à l’hôpital. Je l’ai rejoint et nous nous sommes rendus chez le détenu. Il n’y était pas», a confié le surveillant Samba Diop. Seulement, aucune correspondance téléphonique entre les deux gardiens de prison n’a été relevée ce jour-là par l’opérateur téléphonique. Les témoignages de l’ex-épouse et des membres de la famille d’Aliou Sy ont permis de mettre plus de lumière sur cette affaire. Ils ont tous révélé la présence à leur domicile des deux gardiens de prison en question, accompagnés d’Aliou Sy, ce 10 octobre 2012. L’ex-épouse du détenu renchérit que Massamba Ndiongue et Aliou Sy étaient très proches. Mamadou Ganna Faye qui était le chef de poste, le jour de l’évasion, a lui été lavé de tout soupçon par Aliou Sy. «Il (Mamadou G. Faye) a été confondu avec un autre Faye, à qui j’avais remis les 500 000 FCfa», précise Alou Sy.
Cependant, le chef de poste ne s’est pas retenu de faire des déclarations qui ont enfoncé l’un de ses collègues. «Massamba Ndiongue m’a une fois demandé d’accorder une permission de sortie à Aliou Sy, ce que j’ai refusé.»
Après avoir sollicité la relaxe pure et simple de Mamadou Ganna Faye, le Procureur a requis 2 ans, dont 6 mois ferme pour évasion et association de malfaiteurs. Il a requis la même condamnation contre l’infirmier Insa Diémé, les surveillants Massamba Ndiongue et Samba Diop, pour corruption et complicité d’évasion.
L’avocat d’Aliou Sy a plaidé la relaxe pour le délit d’association de malfaiteurs.
Pour l’évasion, il a sollicité la clémence du tribunal qui a mis en délibéré l’affaire au 19 novembre 2015.
AIDA COUMBA DIOP
2 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2015 (02:52 AM)Anonyme
En Novembre, 2015 (08:22 AM)Participer à la Discussion