Le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Moussa Baldé, en tant que professeur de Mathématiques, a soutenu que les Maths jouent un rôle «important» dans la lutte contre les pandémies comme la Covid-19. «Ce n’est pas qu’elles peuvent jouer, les Maths jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les pandémies. Oui, depuis toujours, depuis longtemps», a-t-il soutenu au magazine ‘’Point de vue’’ de la Rts de ce dimanche 17 mai 2020.
Et d’ajouter : «Vous savez, les biomathématiques, et je suis un peu bien placé pour en parler parce que, j’étais en un certain moment responsable du Master de biomathématiques du département de mathématiques de Dakar. Vous savez, les pandémies, qu’est-ce qu’on cherche, c’est comment se transmet la maladie ? Et les mathématiciens lorsqu’ils modélisent les pandémies, ils calculent une constance qu’ils appellent ‘’L zéro’’. C’est le taux de reproduction de base, c’est-à-dire un individu X, quand il est contaminé, combien de personnes il contamine. C’est comme ça qu’on calcule les pays etc. Et pour cette pandémie justement, ce taux de reproduction de base à Wuhan (Chine), si on ne fait rien, il était beaucoup plus grand que un. Et plus il est plus grand que un, plus l’épidémie va s’étendre. Et donc, les mathématiciens ont travaillé et je me rappelle quand l’Angleterre a voulu choisir l’immunité collective, il y a un grand épidémiologiste mathématicien qui a sorti un petit rapport pour expliquer que si on laisse le virus circuler, on aura peut-être le pic dans 4 mois, il y aura 8 millions de contaminés au minimum (…). Je pense que le Gouvernement britannique a compris que là, il y a un sérieux problème. Et cela a infléchi d’ailleurs beaucoup de décision au niveau des capitales européennes».
Un centre d’épidémiologie, une nécessité pour le Sénégal
Au Sénégal, selon lui, il y a aussi des gens qui travaillent sur cela, dans l’ombre certes. Mais, pour le mathématicien, en plus de cala, il faut un centre d’épidémiologie dans le pays qui regroupera «toutes les énergies». Professeur Moussa Baldé estime qu’il ne sert à rien d’avoir 2 personnes qui travaillent à Dakar sur des modèles, 3 personnes à Saint-Louis, 5 personnes à l’Institut Pasteur ou autre.
«Je pense qu’il est temps, comme je l’ai dit, les épidémies, c’est une fatalité. On aura d’autres Covid, d’autres coronavirus et peut-être d’autres Ébola. Il est temps qu'au Sénégal, on ait un centre épidémiologique très, très fort qui concentre toutes les énergies. Il y aura une équipe de mathématiciens, de statisticiens, de professeurs de médecine, etc. Mais un centre sénégalais qui, bien sûr, va d’abord capitaliser ce qu’on a vécu comme épidémie, et se préparer à atteindre les épidémies à venir. Parce que, les épidémies, il y en aura toujours», a expliqué le Professeur-ministre.
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