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Le cri du cœur du collectif pour la relance des travaux de la route Ngaye Mékhé-Thilmakha a retenti auprès des pèlerins venus prendre part au magal de Longhor Mbaye, foyer religieux nichée dans la commune de Thilmakha, arrondissement de Niakhene, département de Tivaouane. Ce haut lieu du mouridisme jadis fréquenté par Cheikh Ahmadou Bamba qui y a séjourné à plusieurs reprises à la recherche du savoir, a vibré au rythme des récitals du coran et des khassidas ce weekend.
Ce grand rassemblement religieux a servi de tribune pour lancer un plaidoyer à l’endroit des autorités de l’Etat, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. En effet, le chantier confié à l’entreprise Sotracom et démarré en 2021 a connu un arrêt brusque en 2023. Depuis lors, la route se trouve dans un état désastreux, impraticable. Elle indispose les conducteurs qui empruntent cet axe pour se rendre à Touba ou dans le Cayor des profondeurs. Elle a été à l’origine de nombreux accidents qui ont coûté la vie à plusieurs personnes. Un fait qui n’a pas laissé indifférent Babacar Mbaye, membre de la famille de Longhor.
S’exprimant lors de la cérémonie officielle en présence du nouveau Khalife de Longhor Serigne Amdy Mbaye, des dignitaires de la communauté mouride et des représentants du maire, il a interpellé les autorités à reprendre les travaux de cette route pour désenclaver la localité. « Nous demandons que les travaux de la route Thilmakha-Ngaye Mékhé soient poursuivis, qu’ils soient finalisés dans les meilleurs délais. Il s’agit d’une urgence car il est très difficile d’accéder à cette partie du Cayor à cause de l’état désastreux de la piste rugueuse qui endommage les véhicules », plaide-t-il.
Babacar Mbaye qui s’est réjoui de l’accès à l’eau et à l’électricité devenu une réalité dans le village, a toutefois souligné à l’endroit du maire, des autorités locales et administratives l’urgence de réaliser une piste pour relier la route au village de Longhor, un axe d’un kilomètre environ, difficilement accessible à cause du sable. Au nom du khalife et devant le chef du village de Longhor Serigne Moussa Mbaye, il a souhaité que ce vœu soit traduit en actes avant le prochain magal.
Fondé vers 1580 par Aliou Malick Mbaye, le village de Longhor constitue, avec Pire et Koki, l’un des plus vieux foyers islamiques du Sénégal disposant d’une bibliothèque et réputé pour l’enseignement des sciences islamiques et la mémorisation du coran. Tafsir Maba Diakhou Ba, Almamy du Rip, y a poursuivi ses études pour parfaire ses connaissances en sciences religieuses. Cheikh Ahmadou Bamba, dans sa quête perpétuelle de savoir, effectuait plusieurs allers-retours entre Mbacké Kadior et Longhor. Lat Dior Ngoné Latyr Damel du Cayor y a également séjourné. D’où l’appel de Babacar Mbaye à l’endroit du Chef de l’Etat à inscrire le foyer islamique de Longhor en bonne place dans le programme de modernisation des cités religieuses du Sénégal.
Pour rappel, cette journée de prières consacrée au récital du coran a reçu à ses débuts, la bénédiction de Serigne Mourtada Mbacké ibn Cheikhoul Khadim. Célébré depuis plusieurs décennies, le magal de Longhor a bénéficié, cette année, d’une couverture médicale avec le déploiement d’une antenne médicale et de plusieurs spécialistes pour des soins et consultations médicales gratuites au profit des pèlerins et habitants des localités environnantes.
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