Le mois du ramadan se termine ce mardi 5 juillet. Dès le lendemain, les musulmans fêteront l'Aïd el-fitr. Pendant un mois, plus de 70% des musulmans de France et la grande majorité des musulmans du monde ont jeûné du lever du soleil jusqu'au coucher. Ce mois sacré, l'un des cinq piliers de l'Islam, fut aussi l'occasion de cuisiner et de manger en famille tous les soirs.
La rupture du jeûne, iftar en arabe, est un moment fort de la journée où toute la famille se retrouve pour manger les mets préparés pendant la journée. Cette tradition n'est pas seulement un bon moment, c'est aussi une excellente habitude qui a montré ses bénéfices sur la santé et le bien-être de tous.
Les enfants qui aident en cuisine mangent mieux que les autres
Selon une étude menée sur des élèves de 151 écoles de la province de l'Alberta au Canada, plus les enfants sont actifs en cuisine pour aider leurs parents, meilleure est leur alimentation. Les conclusions de cette étude ont été publiées en juin 2012.
Les élèves étaient amenés à répondre à des tests sur la nourriture qu'ils aimaient et qu'ils mangeaient et leurs habitudes en cuisine. Un tiers d'entre eux ont assuré aider leurs parents à cuisiner au moins une fois par jour, un autre tiers, trois fois par semaine, un quart, une fois par mois et 12,4% évitaient complètement la cuisine.
Les enfants qui aidaient en cuisine aimaient les fruits et les légumes. Certains, fait assez rare pour être souligné, préfèraient même les légumes aux fruits. Ces mêmes enfants étaient aussi plus au courant de ce qu'était une bonne alimentation. Selon les chercheurs, intéresser les enfants à la cuisine peut être fait à la maison mais aussi à l'école.
Un repas en famille par jour, un bon rempart contre l'obésité
Lors des repas en famille, la place laissée aux fruits, aux légumes, au calcium et aux céréales complètes est généralement plus importante. En cela, ils constituent un bon rempart contre l'obésité.
Selon une étude publiée en 2014, des chercheurs ont étudié si les repas en famille pouvaient prémunir les futurs adultes de la prise de poids et de l'obésité. Leurs conclusions sont très encourageantes. Les chercheurs ont suivi pendant dix ans 2287 élèves parmi lesquels 51% étaient en surpoids et 22%, obèses. Les enfants qui ne dînaient jamais avec leurs parents étaient pour 60% en surpoids et obèses pour 29% à la fin de la décade.
Par ailleurs, il a été montré que les personnes qui cuisinent souvent chez eux mangent mieux et consomment moins de calories que les autres, même quand ces derniers cherchent à perdre du poids. Voilà la conclusion d'une étude qui a suivi les habitudes alimentaires de 9000 personnes à partir des données récoltées entre 2007 et 2010. Les participants étaient âgés d'au moins 20 ans. 8% des adultes cuisinaient un repas ou moins par semaine consommaient en moyenne 2301 calories par jour, 84g de lipides et 135g de sucre. 46% des personnes interrogées cuisinaient 6 à 7 fois par semaine et consommaient 2164 calories, 81g de lipides et 119g de sucre en moyenne par jour.
Plus les dîners en famille sont fréquents, plus les adolescents sont bien dans leur peau
Les dîners en famille ne sont peut-être pas les moments que les ados préfèrent, ils ont pourtant des conséquences positives sur leur santé mentale. Et cela vaut même si le dialogue entre enfants et parents n'est pas facile.
Des chercheurs en psychologie se sont intéressés à la relation entre la fréquence des dîners en famille et le bien-être des adolescents. Les dîners en famille fréquents sont liés à moins de problèmes comportementaux et émotionnels, plus de confiance en soi et une plus grande satisfaction dans la vie des adolescents. Leur étude a suivi plus de 26.000 adolescents canadiens âgés de 11 à 15 ans en 2013. Le sexe, l'âge ou le niveau de vie de la famille ne change en rien ce constat.
Une étude menée aux États-Unis sur 18.834 adolescents âgés de 12 à 18 ans a mesuré le taux d'anxiété, de dépression, d'automutilation, de pensées suicidaires, de tentatives de suicide, de bagarre et de vandalisme chez ces jeunes ainsi que leur consommation d'alcool et de drogue.
19% des adolescents interrogés se sont dits victimes de cyber-harcèlement pendant les douze derriers mois. Les chercheurs ont alors remarqué que les dîners en famille pouvaient être une composante bénéfique pour les adolescents dans ce cas-là. Lorsque, l'adolescent disait dîner en famille quatre fois par semaine, il avait beaucoup moins de chance de subir ce type de harcèlement.
Les repas en famille, c'est à partir de deux personnes
La plupart des études publiées sur les repas en famille s'intéressent à l'impact du repas en famille sur les enfants. Une étude publiée en 2014 s'est pour une fois intéressée aux conséquences positives de ce moment sur les adultes sans enfant. Les chercheurs ont analysé le mode de vie de 14.000 adultes américains qui vivaient en couple ou avec des membres de leur famille adultes. Alors que les chercheurs s'attendaient à trouver un fort taux de dîners pris à l'extérieur, la plupart de ces adultes, représentatifs de la population américaine, se montraient au contraire très attachés aux repas en famille chez soi.
Rassurez-vous donc si après la lecture de cet article vous commencez à culpabiliser de vouloir éviter au maximum les repas en famille! Évidemment, les repas en famille peuvent aussi être une source de stress entre le petit dernier qui ne veut plus manger, la vieil oncle qui parle trop et la sœur qui monopolise toute l'attention. Un repas en famille, cela commence à partir de deux personnes autour de la table.
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