Une agression sexuelle est toujours une horreur pour la victime. Qui en garde souvent des séquelles psychologiques et/ou physiques. On a du mal à comprendre ce qui peut amener un être humain à agresser quelqu’un avec des gestes violents au lieu des gestes qui sont habituellement porteurs d’amour et de désir partagé…
Qui sont ces agresseurs sexuels ?
Pour agresser quelqu’un qui dit non, il faut avoir un ou plusieurs problèmes. Mais tous les agresseurs ne fonctionnent pas sur le même modèle. Les agresseurs ne se ressemblent pas. Un point commun cependant : l’écrasante majorité des agresseurs est de sexe masculin, entre 96 et 99 %. Le chromosome Y aurait-il une influence négative sur l’agressivité ou le manque d’empathie ? En tout cas, il existe plusieurs typologies très différentes des agresseurs sexuels. Trois catégories d’agresseurs sexuels ont été décrites par Balier :
1/ Les agresseurs sexuels malades mentaux : ils ne représentent que 4 %
d’entre eux. Ces personnes mentalement déficientes ont moins conscience de la gravité de leurs actes étant perturbés dans leur tête, donc moins de limites.
2/ Certains agresseurs sexuels sont impulsifs et instables : ce sont des personnes dont les émotions ne sont pas adultes. Comme un enfant qui ne supporte pas d’être frustré, ils sont incapables de ne pas suivre leurs désirs et leurs émotions du moment. Leur intellect n’est pas capable de contrôler leurs émotions sexuelles. Du coup, leurs élans, leurs pulsions, les commandent, même s’ils se mettent eux-même en danger vis-à-vis de la loi en franchissant un interdit. On parle alors de « psychopathes ».
3/ D’autres agresseurs sexuels sont des pervers : les agresseurs pervers jouissent de la souffrance de l’autre. Leur but est donc de prendre leur plaisir en se nourrissant des émotions d’horreur, de peur, de honte de la personne agressée. On peut dire qu’ils font le mal volontairement.
Mais que se passe-t-il dans la tête des agresseurs ?
?Ils nient l’autre. Les agresseurs sexuels ont la particularité de ne pas avoir d’empathie pour l’autre. Sa douleur, sa souffrance ne les atteint pas, ils ne la voient même pas. Ils sont complètement dans leur monde. Ils ne savent pas entrer en communication affective avec l’autre et se sentent donc souvent très seuls.
?Quand l’autre dit non, ils pensent entendre oui ! Devant une proposition clairement sexuelle, si l’autre dit non, l’agresseur sexuel l’interprète : « Elle dit non, mais en fait, elle pense oui. Elle attend que je la force… » Il peut en être intimement convaincu et va donc violer en pensant faire plaisir ! D’où vient ce bug de transmission ? La pornographie les influence souvent. Dans les films X, les femmes sont toutes affamées de sexe et il pense qu’il en est de même dans la vie réelle. Dans d’autre cas, un homme persuadé d’être un grand séducteur désiré par toutes les femmes peut croire que l’on ne peut lui dire non que par jeu…
?Ils ne supportent aucun refus. Quand on leur dit non, ils se sentent rejetés, mal aimés et « pètent un cable ». Il faut que leur désir soit satisfait, de gré ou de force. Pourquoi réagissent-ils ainsi ? Parfois parce que, dans leur enfance, ils ont été des petits rois auxquels les parents ne disaient jamais non !
?Certains haïssent les femmes. Les femmes leur ont fait du mal (réel ou imaginaire), elles sont toutes des salopes et s’ils les violent, c’est pour se venger de leurs difficultés relationnelles avec les femmes. Plutôt que de se remettre en question sur leur propre comportement, ils accusent les femmes de tous les maux !
?Certains ont des fantasmes très violents (ce qui en soi n’est pas anormal si l’on ne passe pas à l’acte) et les cultivent mentalement avec jouissance et avec escalade qui les mène un jour à les réaliser. Ils se sentent minables et mal aimés. Du coup, agresser quelqu’un sexuellement leur semble la seule manière de trouver de l’amour. Mais ça n’est pas efficace. Une agression ne peut jamais remplacer un lien affectif positif !
même si les agresseurs sexuels ne sont pas souvent des malades, il faut qu’ils se soignent !
Leurs comportements sont très graves (un viol est un crime) pour la victime et pour eux mêmes. Quand on sent que l’on a des comportements limites, que l’on dérape petit à petit, il est bon de chercher de l’aide pour changer psychologiquement afin de ne mettre personne en danger. Les psychiatres ou psychologues sont à même d’aider ces personnes à changer.
Et actuellement de plus en plus d’hommes se sentant potentiellement des agresseurs consultent de manière préventive. Et c’est un grand progrès. Si tout le monde osait parler des ses pulsions les plus noires, la violence diminuerait sans doute…
Sources :
Patrick Blachère. L’auteur d’agression à caractère sexuel est-il un malade mental ?
Docteur Jean Claude CHANSEA : Les agresseurs sexuels déficients mentaux.
4 Commentaires
Mameediarra
En Mai, 2011 (08:15 AM)Teuss Teuss
En Mai, 2011 (08:17 AM)Koumba
En Mai, 2011 (09:05 AM)Reply_author
En Janvier, 2022 (21:06 PM)Undefined
En Mai, 2011 (10:38 AM)Participer à la Discussion