Le cancer de l’ovaire entraîne peu de symptômes. N’ayant pas de test de dépistage, il a longtemps été surnommé le "tueur silencieux", car diagnostiqué tardivement à un stade déjà avancé. Découverte avec le Pr Olivier Graesslin, gynécologue au CHU de Reims, professeur des universités et secrétaire général du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
Des saignements vaginaux anormaux
La tumeur peut entraîner des saignements anormaux entre les règles ou après la ménopause.
Pourquoi : "la plupart du temps, il y a atteinte de la trompe ou de la cavité utérine par l’extension de la tumeur", explique le Pr Graesslin.
Sachez-le : dans près de 90 % des cas*, les cancers de l’ovaire sont des tumeurs dites épithéliales. Elles se développent à partir des cellules superficielles des ovaires et touchent le plus souvent les femmes ménopausées avec un diagnostic souvent tardif. Trois fois sur quatre, le cancer de l'ovaire est découvert à un stade avancé.En effet : "il n’y a pas de dépistage pour ce cancer. Une surveillance particulière est adoptée pour des femmes prédisposées aux cancers de l’ovaire et du sein (mutation du gène BRCA), mais généralement, ce cancer est sporadique".
* dans les 10 % des cas restants, les cancers ovariens proviennent des cellules impliquées dans la production des ovules. Il s’agit de tumeurs dites germinales et concernent principalement les femmes non-ménopausées.
Des ballonnements fréquents
Parmi les principaux symptômes précoces, on retrouve des ballonnements fréquents, qui, au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, ne cesseront d’augmenter.Pourquoi : "deux phénomènes peuvent expliquer ce symptôme. L’intestin est irrité par la présence de la tumeur dans le pelvis. Et en même temps, l’extension du cancer au niveau du péritoine entraîne la présence d’ascite dans l’abdomen", explique le Pr Graesslin.
Pas de panique : ce symptôme n’est cependant pas systématique et s’il existe, cela n’indique pas automatiquement un cancer de l’ovaire.
Sachez-le : l'association "ballonnements, augmentation du volume abdominal et signes urinaires" survient chez près de la moitié des patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire, et seulement chez une femme sur dix non touchée.
Une sensation de pesanteur et d’inconfort au niveau du bassin
La personne peut ressentir un inconfort, une sensation de pesanteur ou une gêne au niveau du bas du ventre, ainsi que des douleurs pelviennes.
Pourquoi : ces symptômes sont liés à l’augmentation de la tumeur de l’ovaire dans le pelvis. "C’est un signe du début de la maladie", explique le Pr Graesslin.
Et aussi : cela peut, en fonction de l’évolution de la tumeur, s’accompagner d’envies pressantes d’uriner.
Le gonflement de l’abdomen
La personne atteinte se plaint d’un ventre tendu en permanence. Cela peut s’accompagner de douleurs abdominales.
Pourquoi : "l’extension du cancer de l’ovaire au niveau du péritoine entraîne la présence d’ascite dans l’abdomen. C’est un signe qui montre que la tumeur est déjà avancée", explique le Pr Graesslin.
Des difficultés à digérer
Parmi les symptômes, on peut retrouver des difficultés à digérer.
Une constipation
Sans changement de régime alimentaire, la personne présente des troubles du transit comme une constipation récente et qui dure.
Pourquoi : "Les ovaires sont des organes qui se trouvent assez bas dans le petit bassin. La tumeur comprime l’intestin (et en particulier le rectum qui se trouve juste en arrière du tractus génital) et en l’envahissant, peut le "cartonner", entraînant une constipation", explique le Pr Graesslin.
La fatigue
"C’est un des signes que l’on retrouve régulièrement dans le cancer de l’ovaire. Si la personne se plaint de pesanteur dans le bassin, de saignements vaginaux anormaux, de ballonnements, mais aussi de fatigue récurrente, on lui prescrira une échographie pelvienne qui peut rapidement orienter le diagnostic", explique le Pr Graesslin.
Remerciements au Pr Olivier Graesslin, gynécologue au CHU de Reims, professeur des universités et secrétaire général du CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français).
Pourquoi : "c’est un signe avancé du cancer. La tumeur comprime le tube digestif et irrite, par sa présence de plus en plus étendue dans le pelvis, l’intestin", explique le Pr Graesslin.
0 Commentaires
Participer à la Discussion