Xu Jianguo sait de quoi il parle. Ce bactériologiste réputé a dirigé l’une des premières équipes d’experts envoyées à Wuhan au début de l’épidémie en Chine, il y a un an. Ce même professeur Xu a, cette fois, coordonné les travaux de recherche des laboratoires du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, de l’Armée populaire de libération et de différents instituts de recherche militaires et civils du pays sur les maladies infectieuses, dont les résultats ont été publiés le 8 janvier dernier dans la revue Disease Surveillance.
Les modélisations de l’évolution de la pandémie, selon ces chercheurs, prévoient au bas mot 300 000 morts supplémentaires début mars et, dans le pire des scénarios, un bilan mondial atteignant 5 millions de décès d’ici là. Si cette triste prévision se confirme, cela voudrait dire un taux de mortalité non plus à 2,1%, mais à 3% comme dans la capitale du Hubei, l’hiver dernier, où les hôpitaux se sont retrouvés submergés par l’afflux des malades.
Selon un chercheur de l’institut Pasteur de Shanghai non impliqué dans l’étude et dont les propos sont rapportés par le South China Morning Post, cela pourrait conduire à l’effondrement du système de santé mondial. Ce qui voudrait dire aussi qu’avec la mutation du coronavirus, ce dernier pourrait se cacher dans la population et réapparaître à chaque saison. Dans ce cas, selon ces chercheurs, le confinement massif, les tests, les mesures drastiques de restrictions sanitaires et, plus généralement, la méthode chinoise, qui a permis d’endiguer l’épidémie, ne serait plus suffisants.
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